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L’organisation estime qu’elles doivent servir d’avertissement à la Croatie, à la Slovénie et aux autres pays envisageant actuellement de fermer leurs frontières à des milliers de personnes en quête de protection.
« Les scènes choquantes survenues sur le terrain ces derniers jours à la frontière entre Horgos et Röszke ont mis en évidence le coût humain des actions irresponsables de la Hongrie. Ces images nous donnent une idée plus précise de la rapidité et de l’ampleur de l’opération hongroise visant à fermer les frontières du pays, qui a créé une situation très difficile pour des réfugiés et des demandeurs d’asile livrés à eux-mêmes », a déclaré Tirana Hassan, directrice du programme de Réaction aux crises d’Amnesty International.
Deux images datant des
En deux jours, un tronçon d’autoroute dégagé a soudainement été divisé en deux par une barrière de fil barbelé, que les autorités hongroises ont érigée tout le long de la frontière sud avec la Serbie. Les images satellite montrent une foule de personnes commencer à s’installer provisoirement dehors, du côté serbe. Les jours suivants, leur nombre a continué à augmenter.
D’autres images montrent qu’avant la fermeture de la frontière, des points d’accueil du côté hongrois de la frontière débordaient d’activité le 13 septembre ; de nombreuses personnes et des files de bus étaient alors visibles. Au 15 septembre, ils étaient vides, les réfugiés et demandeurs d’asile ayant été forcés à se masser à l’extérieur de la barrière et à chercher refuge dans d’autres pays.
Amnesty International a rendu ces images satellite publiques quelques heures à peine après que les autorités croates ont annoncé la fermeture de sept des huit postes frontières avec la Serbie, face à l’afflux en Croatie, jeudi 17 septembre, de milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile empêchés de se rendre en Hongrie. La Croatie et la Hongrie sont des États membres de l’UE, mais pas la Serbie.
Ce mouvement de masse soudain vers la Croatie a été directement provoqué par la
Répression illégale à la frontière hongroise
Au 18 septembre à 11 heures, le tribunal régional de Szeged avait déjà trouvé 22 personnes coupables d’« entrée illégale » sur le territoire hongrois depuis la fermeture de la frontière, et s’était vu transmettre 43 nouveaux cas le matin même.
Par son refus quasi-général de permettre à quiconque de demander l’asile, la Hongrie bafoue ses obligations internationales. Amnesty International demande aux autorités hongroises d’abroger les modifications criminalisant l’« entrée illégale » et de donner immédiatement accès au territoire hongrois, à la procédure d’asile et à des conditions d’accueil adéquates aux personnes ayant besoin d’une protection internationale.
Selon une
Une équipe de recherche d’Amnesty International se trouvait à la frontière entre Horgos et Röszke le 16 septembre, au lendemain de la fermeture. Elle a recueilli les
Amnesty International s’inquiète de l’ampleur disproportionnée de la réaction policière, qui a fait des dizaines de blessés. Et l’organisation
« Les agissements illégaux de la Hongrie doivent servir d’avertissement aux autres gouvernements. Il est pervers de traiter des personnes qui fuient la guerre et la persécution comme une menace à la sécurité des frontières, et tout pays suivant cet exemple emprunte un chemin dangereux », a déclaré Tirana Hassan.
« Ce n’est pas le moment pour des pays individuels de s’isoler, l’heure est plutôt à un travail concerté pour trouver des solutions. »
« Les pays européens qui ferment leurs frontières ne trouvent pas de solutions à la crise actuelle mais créent une nouvelle série de problèmes aux dépens des réfugiés et allant à l’encontre de leurs obligations en vertu du droit international. »