Croatie - Un responsable politique doit faire l’objet d’une enquête pour des crimes de guerre qui auraient été commis

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Index AI : PRE 01/017/2011

ÉFAI

17 janvier 2011

Amnesty International a de nouveau appelé les autorités croates à
enquêter sur les allégations selon lesquelles un haut responsable politique
n’aurait pas empêché des crimes de guerre commis par les forces croates pendant la
guerre qui s’est déroulée de 1991 à 1995 dans le pays.


Vladimir Šeks
, actuellement vice-président du Parlement, qui était une
personnalité politique éminente dans la région de Slavonie orientale en 1991, a
récemment été accusé de n’avoir pas empêché de
graves atteintes aux droits humains perpétrées par les forces armées sous son
commandement.

Le 13 janvier, l’ONG croate Youth Initiative for Human Rights (YIHR) a
révélé un nouveau témoignage d’une personne affirmant que
Vladimir Šeks n’a pas enquêté lorsqu’elle lui a signalé un
crime commis, selon elle, par ses subordonnés en 1991. YIHR a présenté les
déclarations de cinq autres témoins portant sur d’autres crimes qui auraient
été perpétrés en Slavonie orientale à cette époque.

« Les allégations formulées à l’encontre de Vladimir Šeks
doivent faire l’objet d’une enquête. De nombreux éléments
attestent que, durant la guerre, il occupait des fonctions de dirigeant politique, en tant que chef du
quartier général de crise en Slavonie orientale, et que ses subordonnés ont
commis des crimes en toute impunité
, a déclaré Nicola Duckworth, directrice du
programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Il ne faut pas le laisser utiliser abusivement son autorité d’influente
personnalité politique afin de bloquer le cours de la justice. »

Les forces croates sous le commandement de Vladimir Šeks auraient torturé des civils
pendant le conflit qui a suivi l’éclatement de l’ex-Yougoslavie.

Dans son rapport Behind the Wall of Silence : Prosecution of War Crimes in Croatia, publié en
décembre 2010, Amnesty International a déploré qu’un certain nombre de
responsables militaires et politiques croates de premier plan aient toujours réussi,
jusqu’à présent, à échapper à toute enquête pour
des crimes de guerre présumés.

À la suite de cette publication, l’un des responsables nommés dans le rapport
Tomislav Merèep – a été arrêté et une information
judiciaire a été ouverte à son encontre par le parquet de Croatie.

En ce qui concerne Vladimir Šeks, le rapport d’Amnesty international faisait
état d’allégations relatives à la responsabilité
hiérarchique qu’il pourrait avoir eu dans des crimes commis à Osijek en 1991. Ces
allégations reposent sur des informations mises à la disposition du public, telles que
des décisions de justice et des dépositions de témoins devant des tribunaux.


« Selon les Conventions de Genève, auxquelles la Croatie est partie, les
supérieurs hiérarchiques militaires et civils peuvent être tenus
pénalement responsables des actes de leurs subordonnés s’ils savaient ou
détenaient des informations indiquant que des crimes de droit international étaient
commis ou allaient être commis
, a ajouté Nicola Duckworth.

« Les blessures de la guerre en Croatie ne sont toujours pas cicatrisées. Le respect de
l’obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre et les réparations pour les
victimes et leurs proches quelle que soit leur origine ethnique, accompagnés d’un
débat public franc et approfondi, aideront la Croatie à aller de l’avant.
 »

Complément d’information

Vladimir Šeks est membre du Parlement croate depuis l’indépendance du pays, en
1991, en tant que représentant de la Communauté démocratique croate (HDZ). Il a
occupé plusieurs postes à responsabilités, notamment ceux de
président du Parlement (décembre 2003-janvier 2008), de vice-président du
Parlement (de janvier 2008 à aujourd’hui), de vice-Premier ministre (1992-1995) et de
procureur de la République (avril-août 1992).

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