Communiqué de presse

Burundi. La sécurité des civils doit être la priorité absolue

Toutes les parties en présence dans la crise qui se déroule au Burundi doivent veiller à garantir la sécurité des civils, a déclaré Amnesty International mercredi 13 mai sur fonds de rapports sur une tentative de coup d’État.

« Ceux qui commettent des crimes au regard du droit international seront traduits en justice. Le passé récent du Burundi a été émaillé de violences que le pays ne doit en aucun cas voir éclater de nouveau. L’armée, la police et la branche jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure, seront tenues de rendre des comptes si elles se rendent coupables de crimes au regard du droit international », a déclaré Muthoni Wanyeki, directeur régional du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands lacs au sein d’Amnesty International.

« Les derniers événements ont accru le danger qu’encourent les civils dans un pays déjà exposé une escalade de la violence. Ceux qui détiennent le pouvoir au Burundi ont, en dernier ressort, la responsabilité de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’autres victimes alors que la situation évolue. »

Les membres de l’opposition, les militants des droits humains et les journalistes risquent eux aussi des représailles de la part des Imbonerakure.

Contexte

Le général Godefroid Niyombare, ancien chef d’état-major de l’armée et ancien chef des services de renseignement, a déclaré sur une station de radio privée que la police et l’armée avait destitué le président Pierre Nkurunziza de ses fonctions de chef d’État du Burundi. Un collaborateur du gouvernement a depuis rejeté la déclaration de coup d’État, ajoutant que les autorités contrôlaient la sécurité dans le pays.

Des manifestations avaient éclaté au Burundi trois semaines auparavant lorsque Nkurunziza avait été désigné comme candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue en juin, alors qu’aux termes de la Constitution burundaise et de l’accord de paix d’Arusha les mandats présidentiels sont limités à deux.

Le 5 mai, la Cour constitutionnelle du Burundi avait autorisé Nkurunziza à briguer un troisième mandat, ce qui avait déclenché de nouvelles manifestations.

Les médias ont rapporté la mort probable d’au moins 20 personnes au cours du soulèvement. Des témoins sur place ont confirmé à Amnesty International la mort de quatre personnes, tuées par les services de sécurité lors des manifestations.

Quelque 50 000 personnes ont fui vers le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie depuis le début des violences. Nombre d’entre elles ont fait état d’atteintes aux droits humains commises par les Imbonerakure, ou déclaré craindre de telles violences.

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