Boko Haram continue de commettre des enlèvements

Les autorités nigérianes doivent redoubler d’efforts afin de faire libérer les dernières jeunes filles de Chibok et les milliers d’autres personnes enlevées dans tout le nord-est du pays par Boko Haram, a déclaré Amnesty International à l’occasion du troisième anniversaire de l’enlèvement des 276 lycéennes par ce groupe armé.

« Boko Haram continue d’enlever des femmes, des filles et des jeunes hommes, qui sont souvent victimes de terribles violences, notamment de viols, de passages à tabac et de participation forcée à des attentats-suicides. Malheureusement, nombre de ces enlèvements passent inaperçus et ne sont pas relatés dans les médias. De nombreuses familles ont ainsi perdu tout espoir de retrouver leurs proches, a déclaré Makmid Kamara, directeur par intérim d’Amnesty International Nigeria.

« Ces effroyables enlèvements et autres agressions perpétrés par Boko Haram, dont certains constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, sont presque quotidiens. Il faut que cela cesse. [Ce vendredi 14 avril], nous avons une pensée pour les familles des lycéennes de Chibok et leur témoignons notre solidarité, ainsi qu’aux milliers d’autres femmes, filles et hommes enlevés, tués ou déplacés par Boko Haram. »

Amnesty International, qui soutient les militants de la campagne #BringBackOurGirls, exhorte par ailleurs l’État nigérian à se souvenir de toutes les personnes enlevées et à fournir l’aide nécessaire à leurs familles.

L’organisation a recueilli des informations sur au moins 41 autres cas d’enlèvements collectifs commis par Boko Haram depuis le début de 2014.

L’État nigérian déploie des efforts considérables en vue de faire libérer les 195 lycéennes de Chibok encore aux mains du groupe armé, mais les victimes d’enlèvements collectifs moins médiatisés ne bénéficient pas d’un tel appui.

« L’État nigérian progresse dans la reconquête du territoire contrôlé par Boko Haram mais il reste encore beaucoup à faire pour prévenir les enlèvements et les attentats à la bombe, ainsi que pour aider convenablement toutes les personnes qui ont déjà été secourues ou sont parvenues à s’échapper, a déclaré Makmid Kamara.

« L’insurrection sanglante de Boko Haram dans tout le nord-est du pays et les interventions des forces de sécurité visant à y mettre fin ont entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes, dont beaucoup ne sont pas loin de mourir de faim. Il est vital pour la population nigériane que les responsables présumés des atrocités perpétrées pendant le conflit soient traduits en justice. »

Complément d’information

Depuis 2009, Boko Haram mène des actions violentes contre les civils dans le nord-est du Nigeria, en se livrant presque quotidiennement à des homicides, des attentats à la bombe, des enlèvements et des pillages. Des villes et des villages sont ainsi mis à sac. Des écoles, des églises, des mosquées et d’autres bâtiments publics sont attaqués et détruits. Le groupe armé impose des traitements cruels aux civils piégés dans les zones passées sous son contrôle et a désorganisé les services publics, notamment la santé et l’éducation.

Les recherches d’Amnesty International démontrent que Boko Haram commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.

En avril 2014, Boko Haram a enlevé 276 lycéennes à l’école secondaire publique pour filles de Chibok. Les enlèvements sont partie intégrante des attaques qui lui sont imputables. Le 14 avril 2015, Amnesty International a publié un rapport exhaustif dans lequel elle recensait 38 cas d’enlèvements par ce groupe armé.

Depuis avril 2015, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants enlevés par Boko Haram se sont enfuis ou ont été secourus, mais des milliers d’autres demeurent en captivité.

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