Justice pour les personnes tuées lors de manifestations au Sénégal

Depuis 2021, les familles de personnes tuées lors de manifestations attendent impatiemment le moment où elles seront convoquées devant une cour de justice pour témoigner et voir les responsables des violations des droits humains qu’elles ont subies, rendre des comptes. À ces familles s’ajoutent récemment plus d’une vingtaine d’autres qui viennent de perdre un proche tué lors des manifestations de juin 2023. Agissez dès maintenant et signez la pétition pour demander justice.

“Il a été touché à la poitrine et perdait beaucoup de sang. Nous l’avons emmené à l’hôpital, mais il continuait à perdre beaucoup de sang en cours de route. À notre arrivée, il a été déclaré mort” L’oncle et le grand-père d’Ousmane Badio

Une répression sanglante

Ousmane Badio, âgé de 17 ans, est l’une des récentes victimes de la répression violente des manifestations au Sénégal. Il a été atteint d’un tir mortel le 1er juin à Ziguinchor, au sud du Sénégal. L’oncle et le grand-père d’Ousmane disent qu’il a été atteint par balles à 200 mètres de chez lui à Korentas (quartier de Ziguinchor), où des manifestations avaient lieu.

Selon des témoignages reçus par ses proches, c’est un policier qui a tiré sur Ousmane. Depuis ce jour, son père est en état de choc et ne peut pas parler ; Ousmane était son fils aîné.

Ousmane fait partie des personnes tuées lors des manifestations qui ont eu lieu entre le 1er et le 2 juin 2023.

Au moins 23 morts, selon nos chiffres, dont plusieurs par balles, ont été enregistrés à Dakar et Ziguinchor, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin. Plusieurs édifices publics et commerces privés ont été saccagés par les manifestants, dont l’université de Dakar et la mairie de Pikine. Amnesty International s’est entretenu avec les proches et familles de blessés et de personnes tuées.

Bassirou Sarr, 31 ans, tailleur et résidant de Pikine Guinaw-Rails (banlieue de Dakar) est décédé à la suite d’un tir à la tête, ce 2 juin. Selon son frère Issa :

« Bassirou avait son atelier de couture près du camp Thiaroye, et ce vendredi 2 juin, il y avait des manifestations spontanées dans la zone. Comme plusieurs autres, il était sorti voir cet attroupement de gendarmes et de manifestants près de leur atelier de travail, lorsqu’il a été atteint d’une balle dans la tête. Il est mort sur le coup et les militaires du camp de Thiaroye ont transporté son corps dans le camp. Ils ont demandé aux gendarmes et aux manifestants qui étaient juste devant leur camp de déguerpir. Nous avons perdu notre frère et nous voulons que justice soit rendue. Depuis vendredi, nous n’avons même pas pu récupérer son corps et l’inhumer convenablement ».

Des manifestations qui durent depuis plus de deux ans

En outre, près de deux ans après la répression brutale des manifestations qui ont tourné à la violence dans certains endroits en mars 2021, aucune enquête n’a été menée sur la mort de 14 personnes – dont trois enfants – au cours des manifestations. Parmi les personnes décédées, 12 ont été tuées par des tirs des forces de sécurité. En février 2023, deux manifestants ont également été gravement blessés par les forces de sécurité lors de manifestations à Bignona.

Une répression grandissante à l’aube des élections de 2024

À mesure que l’élection présidentielle de 2024 se rapproche, les autorités sénégalaises intensifient la répression des libertés fondamentales par la limitation de l’espace civique, l’interdiction de manifestations et l’arrestation d’un journaliste et de plusieurs personnalités de l’opposition.

Signez cette pétition pour demander justice pour les familles des victimes.

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