Des personnalités en cage devant l’ambassade d’Arabie saoudite

Ce jeudi 9 janvier, à l’occasion du 5e anniversaire de la première séance de flagellation subie par le blogueur saoudien Raif Badawi, diverses personnalités belges – dont l’auteure Lize Spit, le recteur de l’ULB, Yvon Englert, et les député·e·s Malik Ben Achour, Samuel Cogolati, Georges Dallemagne et Sophie Rohonyi –, ainsi que les directeurs des sections belge francophone et flamande d’Amnesty International, Philippe Hensmans et Wies De Graeve, s’enferment tour à tour tour dans deux cages installées devant l’ambassade d’Arabie saoudite, à Bruxelles.

L’objectif de cette action symbolique est de demander la libération de Raif Badawi et de son avocat, Waleed Abu al Khair, ainsi que celle de tou·te·s les prisonnier·e·s d’opinion en Arabie saoudite. Des informations obtenues par Amnesty International indiquent que Waleed Abu al Khair et Raif Badawi ont été placés arbitrairement à l’isolement et dans des conditions de sécurité renforcées depuis le 11 décembre. Les deux hommes ont par ailleurs entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu’ils ont subis.

« Raif Badawi est un exemple dramatique de ce qu’encourent tous ceux et toutes celles qui expriment une opinion déplaisant aux autorités saoudiennes : des châtiments injustes, cruels et inhumains. En nous enfermant dans ces cages, nous exigeons la libération et l’annulation des peines de Raif, de Waleed et de tou·te·s les autres qui, pour avoir fait usage de leur droit à la liberté d’expression, subissent de plein fouet la féroce répression de l’État saoudien », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Condamné en 2014 à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouets et une amende d’un million de riyals saoudiens (environ 230 000 euros) pour avoir « insulté l’Islam », Raif Badawi a reçu le 9 janvier 2015 les 50 premiers coups prévus par la sentence. Waleed Abu al Khair a quant à lui été condamné en 2014 à 15 ans de prison, peine suivie d’une interdiction de sortie du territoire pendant 15 ans et assortie d’une amende de 48 000 euros.

Détenus uniquement pour avoir exercé leur droit à l’expression pacifique, Raif Badawi et Waleed Abu al Khair sont considérés comme des prisonniers d’opinion par Amnesty International. Outre leur libération immédiate et l’annulation de leurs peines, l’organisation demande aux autorités saoudiennes de veiller à ce qu’ils soient protégés contre la torture ou d’autres mauvais traitements.

Une pétition en leur faveur est disponible sur le site d’Amnesty International : amnesty.be/FreeWaleed

Complément d’information

Raif Badawi est le fondateur du forum en ligne « Les libéraux saoudiens », qui encourageait le débat sur des questions politiques et sociales. Il a été arrêté le 17 juin 2012 et condamné en appel le 7 mai 2014 à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouets (une séance de 50 coups chaque vendredi pendant 20 semaines) et une amende d’un million de riyals saoudiens (environ 230 000 euros) pour avoir créé le forum et « insulté l’Islam ».

Le 9 janvier 2015, le blogueur a reçu en public les 50 premiers coups prévus par la peine à laquelle il a été condamné. Si les séances suivantes n’ont pas eu lieu — pour raisons médicales d’abord, pour des raisons non communiquées ensuite –, Raif Badawi vit sous la menace constante de la reprise des flagellations.

Waleed Abu al Khair, avocat et défenseur des droits humains, a assuré la défense de nombreuses victimes de violations des droits humains, ainsi que d’autres défenseurs, dont Raif Badawi. Il a été condamné en 2014 à 15 ans de prison, peine suivie d’une interdiction de sortie du territoire pendant 15 ans et assortie d’une amende de 48 000 euros.

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