Iran, Olivier Vandecasteele doit être immédiatement libéré

Les autorités iraniennes doivent immédiatement libérer Olivier Vandecasteele, un travailleur humanitaire belge détenu arbitrairement en Iran depuis son arrestation le 24 février 2022 par des agents des Gardiens de la révolution.

Son arrestation a eu lieu lors d’un bref voyage à Téhéran, où il est revenu après avoir travaillé pendant plusieurs années en tant que travailleur humanitaire pour des organisations internationales en Iran.

En attendant sa libération, les autorités iraniennes doivent le protéger contre de nouveaux actes de torture et autres mauvais traitements, veiller à ce qu’il ait accès à des appels téléphoniques réguliers avec sa famille, à des soins médicaux adéquats, à un avocat de son choix et à une assistance consulaire sans entrave de la part des autorités belges. Une enquête rapide, indépendante, efficace et impartiale sur les personnes soupçonnées d’avoir ordonné, commis, aidé ou encouragé des actes illégaux à l’encontre d’Olivier Vandecasteele, y compris des actes de torture, doit être menée et les personnes soupçonnées de telles infractions doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitables.

«  La situation d’Olivier Vandecasteele nous inquiète profondément, notamment en raison des informations rapportant un état de santé physique et psychologique alarmant. Nous tenons également à faire part à sa famille de tout notre soutien et de notre engagement à mettre en œuvre tout ce qui est possible pour lui venir en aide , explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Nous appelons par ailleurs les autorités belges à user de tout leur poids et de toute leur influence vis-à-vis de l’Iran en vue d’une résolution rapide et favorable de son cas. »

Les droits de base d’Olivier Vandecasteele ont pour la plupart été totalement bafoués

Le 14 décembre 2022, la famille d’Olivier Vandecasteele a appris du gouvernement belge que les autorités iraniennes avaient condamné Olivier Vandecasteele à une peine de 28 ans de prison ; aucune information sur la nature des charges et/ou le tribunal qui a prononcé la condamnation et la sentence n’est connue. Lors d’une rencontre consulaire le 28 novembre 2022, Olivier Vandecasteele a révélé qu’il avait été conduit au tribunal sans l’avocat indépendant de son choix et qu’il avait ensuite été reconnu coupable des charges retenues contre lui. Amnesty International considère que sa détention est arbitraire en raison de la gravité des violations de son droit à un procès équitable. Son droit d’avoir accès à un avocat de son choix, de bénéficier d’une défense adéquate, d’être protégé contre la torture et les autres mauvais traitements, de contester utilement la légalité de sa détention et d’être jugé par un tribunal indépendant, compétent et impartial a été violé.

« La situation d’Olivier Vandecasteele nous inquiète profondément, notamment en raison des informations rapportant un état de santé physique et psychologique alarmant. »

Entre le moment de son arrestation et août 2022, Olivier Vandecasteele a été détenu à la prison d’Evin à Téhéran, où il a été soumis à des interrogatoires pendant les trois premiers mois de sa détention sans avoir accès à un avocat. Pendant cette période, les autorités iraniennes ont soumis Olivier Vandecasteele à la torture et à d’autres mauvais traitements, notamment en le maintenant en isolement prolongé dans une pièce avec des lumières vives allumées 24 heures sur 24, ce qui lui a causé une profonde détresse. Les autorités pénitentiaires l’ont également exposé à un froid et un inconfort extrêmes en le privant de chaussures et de chaussettes pendant des mois.

Des conditions de détentions inhumaines pour l’humanitaire Olivier Vandecasteele

En août 2022, les autorités iraniennes l’ont transféré dans un lieu inconnu, où il est toujours détenu en dehors de la protection de la loi dans des conditions proches d’une disparition forcée, les autorités ayant refusé de révéler son lieu de détention à sa famille, à l’avocat de son choix ou aux agents consulaires. Au cours d’appels téléphoniques brefs et peu fréquents, dont on pense qu’ils ont été passés en présence d’agents des services de renseignement, sa famille a appris que les autorités détenaient Olivier Vandecasteele dans une cellule en sous-sol sans fenêtre, sans accès à la lumière naturelle ni à l’air frais. Il n’est autorisé à sortir de sa cellule que 15 minutes par jour. Il a dit à sa famille que depuis son arrestation, il a perdu beaucoup de poids et que ses ongles d’orteil sont tombés, ce qui suscite de sérieuses inquiétudes quant à sa santé. Sa famille a également appris par la suite qu’Olivier Vandecasteele a des poches de sang qui se forment sur ses orteils et qu’il souffre de problèmes dentaires et gastriques. Le 15 novembre 2022, pour protester contre son maintien en détention arbitraire, Olivier Vandecasteele a entamé une grève de la faim, dont sa famille a appris l’existence le 28 novembre 2022.

« Alors que les Fêtes de fin d’année approchent à très grands pas, nous comprenons d’autant plus la détresse de la famille d’Olivier. Aussi continuerons-nous à faire monter la pression sur l’Iran. Les autorités de ce pays doivent comprendre que de telles pratiques sont intolérables ; la Belgique et la communauté internationale ont la responsabilité de leur faire passer ce message et de leur signifier qu’aucune impunité ne leur sera accordée », conclut Philippe Hensmans.

Informations complémentaires sur la situation de l’humanitaire belge

L’arrestation arbitraire d’Olivier Vandecasteele s’est déroulée dans un contexte où les autorités iraniennes ont l’habitude d’utiliser comme moyen de pression les personnes détenues arbitrairement et les ressortissants étrangers, comme l’ont souligné le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains en Iran et le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.

À la lumière des inquiétudes persistantes concernant la pratique des autorités iraniennes consistant à utiliser comme moyen de pression les ressortissants étrangers et les personnes possédant une double nationalité qui sont détenus, Amnesty International exhorte une nouvelle fois tous les États dont les ressortissants sont ou ont été détenus à un moment quelconque en Iran à déterminer rapidement si la privation de liberté s’apparente à une prise d’otages et, si tel est le cas, à prendre toutes les mesures appropriées pour que les responsables répondent de leurs actes.

Les craintes qu’Olivier Vandecasteele soit utilisé comme moyen de pression ont été renforcées après les déclarations du ministre belge de la Justice, le 14 décembre 2022, selon lesquelles l’arrestation d’Olivier Vandecasteele était liée à Asadollah Asadi, un ancien diplomate iranien qui a été arrêté en juin 2018, puis condamné par un tribunal pénal en Belgique à 20 ans de prison en février 2021 pour son rôle dans un attentat à la bombe déjoué lors d’un rassemblement en France en 2018.

Amnesty International lance ce jour une pétition adressée au gouvernement iranien pour demander la libération d’Olivier Vandecasteele

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