Hong Kong, Amnesty hurle contre le projet de loi sur la sécurité nationale

Ce jeudi 18 juin, muni·e·s de puissants haut-parleurs et d’une large bannière, quelques militant·e·s d’Amnesty International se sont rassemblé·e·s devant l’ambassade de Chine, à Bruxelles. Ils·elles ont projeté à un volume sonore élevé des noms repris parmi ceux des plus de 9 000 personnes qui, en Belgique francophone, ont signé une pétition pour réclamer des autorités chinoises qu’elles renoncent au projet de loi liberticide sur la sécurité nationale à Hong Kong, alors que le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale se réunit du 18 au 20 juin.

« Face au refus de l’ambassade de Chine d’accepter nos pétitions, même par voie postale, nous avons opté pour une façon très sonore de nous manifester ; puisque les autorités chinoises ne veulent pas nous lire, elles vont nous entendre, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. À l’heure où un projet de loi sur la sécurité nationale met gravement en danger les droits et libertés fondamentaux des personnes à Hong Kong, le maximum de pression doit être mis sur les autorités chinoises pour qu’elles abandonnent ce projet. »

Le 28 mai dernier, l’Assemblée populaire nationale chinoise a appuyé une décision concernant « l’établissement et le renforcement » de mesures de sécurité nationale à Hong Kong. Cette décision autorise le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale à adopter une législation ciblant « le séparatisme, la subversion du pouvoir de l’État, le terrorisme et l’ingérence étrangère » à Hong Kong.

La loi en préparation permettrait au gouvernement chinois notamment d’implanter à Hong Kong des organismes tels que le Bureau de la sécurité nationale du Ministère de la sécurité publique, connu depuis longtemps pour de graves violations des droits humains en Chine, y compris la détention arbitraire et la torture de militant·e·s des droits humains.
Il est en outre prévu que la loi soit appliquée dès l’entrée en vigueur de la législation, par promulgation, sans aucune consultation ni validation par le Conseil législatif de Hong Kong, ce qui constitue une violation de l’indépendance législative et judiciaire reconnue à Hong Kong lors de la rétrocession à la Chine en 1997. La loi pourrait par ailleurs être utilisée rétroactivement.

« L’adoption imminente de la loi draconienne sur la sécurité nationale témoigne une nouvelle fois de la volonté des autorités chinoises d’imposer à Hong Kong la même férule qu’au reste du pays en réduisant à néant la liberté d’expression, en ciblant les militant·e·s des droits humains et éradiquant toute forme de dissidence ; nous continuerons de nous mobiliser tant que les modifications juridiques imposées à la population hongkongaise bafoueront ses droits fondamentaux », conclut Philippe Hensmans.

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