Zambie, Des militants inculpés dans le cadre du durcissement de la répression

Les autorités zambiennes durcissent la répression contre les droits humains et portent des accusations sans fondement contre deux militants qui ont pris position contre l’arrestation et le harcèlement de l’artiste de hip-hop Pilato, alors que tous deux sont attendus au tribunal.

Laura Miti et Bornwell Mwewa sont inculpés de chefs d’accusation à caractère politique, à savoir « agression d’un policier » et « trouble à l’ordre public ». Ils ont été arrêtés le 21 décembre après s’être rendus dans la ville de Livingstone pour soutenir Fumba Chama, alias Pilato, arrêté pour « réunion illégale » parce qu’il a pris la parole lors d’un rassemblement de jeunes.

« Les accusations portées contre Laura Miti et Bornwell Mwewa s’inscrivent dans le cadre d’une volonté plus générale d’étouffer la dissidence pacifique, ce que nous constatons en Zambie depuis quelques années, a déclaré Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

« Les défenseurs des droits humains, les militants et les opposants politiques sont la cible d’actes d’intimidation et de harcèlement, déclinés en une stratégie afin d’instiller la peur au sein de la société zambienne. Toutes les accusations visant Laura Miti et Bornwell Mwewa doivent être abandonnées sur-le-champ. »

Laura Miti est inculpée de trouble à l’ordre public dans un poste de police et de deux chefs d’accusation pour agression contre deux policiers. Bornwell Mwewa est inculpé de trouble à l’ordre public dans un poste de police. Ils ont tous les deux été détenus à la suite de leur arrestation et ont par la suite été libérés.

Depuis quelques temps, les militants des droits humains en Zambie sont de plus en plus pris pour cibles parce qu’ils réclament l’obligation de rendre des comptes et dénoncent la corruption.

« Au lieu de déchaîner en permanence l’appareil sécuritaire d’État contre les militants et les opposants politiques, les autorités zambiennes devraient construire une société dans laquelle chacun pourra s’exprimer librement sans craindre de représailles, a déclaré Deprose Muchena.

« La justice pénale ne doit pas servir à faire taire la dissidence ni à régler ses comptes avec les opposants politiques. Les autorités doivent cesser de durcir la répression et garantir le respect total des droits fondamentaux de tous. »

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