Turquie, Verdict très attendu dans le procès du parc Gezi

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Le jugement dans le « procès du parc Gezi » est attendu le 18 février 2020, dans lequel le leader de la société civile Osman Kavala et 15 autres personnes sont jugés pour des accusations forgées de toutes pièces de « tentative de renversement du gouvernement ».

« La conclusion de cette affaire montrera au reste du monde si le respect des droits humains a ou non un rôle à jouer dans le système judiciaire turc, a déclaré Milena Buyum, chargée de campagne sur la Turquie à Amnesty International.

« Lors même qu’il ne fournit aucune once de preuve venant étayer l’allégation selon laquelle Osman Kavala, Mücella Yapıcı et Yiğit Aksakoğlu ont participé à une activité criminelle, et encore moins à un complot visant à renverser le gouvernement, le ministère public cherche à les condamner à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Six autres accusés encourent entre 15 et 20 ans de prison.

« L’empressement à condamner cet homme et huit autres personnes confirme une nouvelle fois que nous sommes face à des poursuites à caractère politique visant à réduire au silence Osman Kavala et la société civile dans son ensemble »

« Jusqu’à présent, le tribunal de première instance a refusé de mettre en œuvre la décision catégorique rendue en décembre dernier par la Cour européenne des droits de l’homme, demandant la libération immédiate d’Osman Kavala. Au contraire, l’empressement à condamner cet homme et huit autres personnes confirme une nouvelle fois que nous sommes face à des poursuites à caractère politique visant à réduire au silence Osman Kavala et la société civile dans son ensemble.

« Il est temps que la Turquie mette fin à la répression acharnée contre les voix dissidentes. Osman Kavala doit être libéré immédiatement et tous les accusés doivent être acquittés. »

Complément d’information

Osman Kavala est maintenu en détention provisoire à la prison de haute sécurité de Silivri, près d’Istanbul, depuis le 1er novembre 2017. Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu, qui a également passé huit mois en détention provisoire en 2019, et 14 autres personnes sont accusés d’avoir « utilisé la contrainte et la violence, tenté de renverser le gouvernement de la République turque ou de l’empêcher d’exercer totalement ou partiellement ses fonctions ».

« Il est temps que la Turquie mette fin à la répression acharnée contre les voix dissidentes. Osman Kavala doit être libéré immédiatement et tous les accusés doivent être acquittés. »

Début février, le procureur a requis la réclusion à perpétuité contre Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu et Mücella Yapıcı, pour avoir « tenté de renverser le gouvernement » lors des manifestations pacifiques du parc Gezi en 2013. Six autres personnes inculpées dans le cadre de la même affaire encourent des peines variant entre 15 et 20 ans de prison pour avoir aidé la tentative de renversement du gouvernement. Sept accusés qui se trouvent hors de Turquie depuis le début des poursuites seront jugés séparément.

Le 10 décembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a statué qu’Osman Kavala, un leader de la société civile, était détenu de manière arbitraire en Turquie depuis novembre 2017.

Le 19 février, un jugement historique est attendu dans l’affaire des 11 défenseur·e·s des droits humains, dont l’ancien président, l’ancienne directrice et plusieurs membres d’Amnesty International Turquie, qui se battent depuis deux ans et demi contre des accusations forgées de toutes pièces et qui pourraient passer jusqu’à 15 ans derrière les barreaux s’ils sont reconnus coupables.

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