Tanzanie, Pas de justice pour le journaliste Erick Kabendera

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Le journaliste d’investigation Erick Kabendera a été libéré de prison après avoir payé des amendes s’élevant à plus de 118 000 dollars américains.

« Si nous saluons la nouvelle de la libération d’Erick Kabendera après presque sept mois de détention, il est scandaleux qu’il ait dû payer une amende aussi lourde pour recouvrer sa liberté après avoir été emprisonné injustement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, a déclaré Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

« Si nous saluons la nouvelle de la libération d’Erick Kabendera après presque sept mois de détention, il est scandaleux qu’il ait dû payer une amende aussi lourde »

« La mère d’Erick Kabendera est décédée pendant qu’il était en détention, peu de temps après qu’elle ait été filmée en train de plaider auprès du président John Magufuli pour qu’il libère son fils. Il a déjà tant souffert simplement pour avoir exercé son métier et il aurait dû être libéré sans conditions. Il n’y a absolument aucune justice dans ce qui est ressorti du tribunal de Dar es Salaam ce lundi 24 février.

« La Tanzanie doit cesser de se servir abusivement des lois pour porter atteinte au droit à la liberté, à la liberté d’expression, d’information, de réunion pacifique et d’association. Le pays doit s’engager publiquement à garantir que chaque personne puisse exercer librement tous ses droits fondamentaux et mettre fin à la persécution à caractère politique des opposants et des journalistes comme Erick Kabendera. »

Complément d’information

Un tribunal tanzanien a condamné Erick Kabendera à une peine de trois mois de prison, avec possibilité de la convertir en une amende équivalant à 74 110 dollars américains environ, pour deux chefs d’accusation de non-paiement de l’impôt et à une autre amende de 44 000 dollars américains pour blanchiment d’argent, pour un total d’environ 118 110 dollars américains.

En octobre 2019, il a adressé une requête au chef du ministère public pour demander de démarrer une procédure de négociation de peine. Amnesty International considère que cette décision a été prise par désespoir dans le but de mettre un terme à ses souffrances dans la prison de Segerea. Son avocat a déclaré que sa santé s’était considérablement dégradée depuis le début de son incarcération. Il a commencé à avoir des difficultés respiratoires et a souffert d’une paralysie du pied droit.

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