Syrie, Corée du Nord et armes chimiques : une « trahison de l’humanité »

En réaction à un article du New York Times [2]l faisant état d’un rapport non-publié des Nations unies qui révélerait qu’entre 2012 et 2017 la Corée du Nord a envoyé en secret en Syrie des matériaux qui peuvent être utilisés pour produire des armes chimiques interdites au niveau international, Lynn Malouf, directrice de la recherche pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« Fournir à un État les moyens de produire ces terribles armes est absolument déplorable. Mais aider le gouvernement syrien, qui a fait usage à plusieurs reprises d’armes chimiques contre des civils, à se réapprovisionner serait une trahison de l’humanité particulièrement monstrueuse ».

« L’ONU doit publier son rapport. Si celui-ci est exact, cela indiquerait de manière inquiétante jusqu’où les crimes et les violations perpétrées par le gouvernement syrien ont érodé le respect des interdictions établies de longue date ».

« Cela fait longtemps que la communauté internationale honnit l’usage des armes chimiques, et elles ont été interdites pour de très bonnes raisons. Nous craignons que leur usage répété en Syrie n’ait de terribles conséquences qui s’étendent bien au-delà de ce conflit ».

«  Il semble évident que les embargos sur les armes et les systèmes d’inspection actuels ne fonctionnent pas ; la communauté internationale doit faire savoir clairement qu’elle ne tolérera pas des violations aussi flagrantes du droit international. »

Complément d’information

Des médias et des militants ont fait état d’une autre attaque chimique qui aurait été lancée sur la Ghouta orientale le 25 février. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a annoncé qu’elle enquêtait sur cette attaque. D’après la Syrian American Medical Association, il s’agirait de la septième attaque de ce type en 2018 et de la 197e depuis le début du conflit en 2012, tuant des centaines de personnes et infligeant de terribles blessures à d’autres personnes.

La Convention sur l’interdiction des armes chimiques de 1992 interdit l’élaboration, la production, le stockage, le transfert et l’utilisation d’armes chimiques et oblige les États parties à détruire leurs stocks d’armes chimiques. Les armes chimiques sont par nature non discriminantes et leur emploi constitue un crime de guerre aux termes du droit international coutumier.

Amnesty International appelle au respect total de l’interdiction par le droit international de l’usage d’armes chimiques et biologiques. De telles armes ne doivent pas être utilisées, et tout stock doit également être détruit.

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