Russie, Le mouvement « Russie ouverte » est poussé à la dissolution

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Russie ouverte a pris la décision de cesser complètement ses activités et de dissoudre sa structure.

« La fin de Russie ouverte représente une perte de pluralisme dans l’espace civique russe, mais aussi, une fois de plus, celle d’un membre précieux de la communauté de défense des droits humains. Russie ouverte a fait preuve de détermination et d’efficacité contre les pressions écrasantes exercées par l’État afin de réduire l’opposition au silence. Le fait que ce groupe soit contraint de suspendre ses activités afin de protéger ses membres est très triste, tout cela à cause d’une loi injuste dont l’objectif est d’étouffer les voix critiques », a déclaré Natalia Zviaguina, directrice du bureau de Moscou d’Amnesty International.

« Russie ouverte n’est peut-être plus là, mais les personnes dont les liens avec ce groupe sont avérés ou présumés continuent à faire l’objet de lourdes représailles. Mikhaïl Yossilevitch, un militant visé par des poursuites et privé de liberté seulement parce qu’il était soupçonné de collaborer avec le mouvement, est maintenu en détention provisoire tandis que sa santé se dégrade. Nous réclamons sa libération immédiate et la fin des poursuites à caractère politique ouvertes en vertu de la loi sur les "organisations indésirables". »

Complément d’information

Selon Andreï Pivovarov, directeur exécutif de Russie ouverte, la décision de dissoudre le mouvement a été prise afin de mettre les sympathisant·e·s à l’abri des poursuites pénales, compte tenu du durcissement de la législation sur les « organisations indésirables » actuellement envisagé par la Douma.

Mercredi 26 mai, Youri Sidorov, ancien coordonnateur de Russie ouverte en Tchouvachie (une république du centre de la Russie) a été ajouté à la liste des personnes recherchées pour « participation aux activités d’une organisation indésirable ». Les autorités russes ont interdit l’organisation Russie ouverte, qui est basée au Royaume-Uni, en avril 2017, ce qui a donné lieu à des représailles de grande ampleur contre le groupe russe du même nom.

Toujours le 26 mai, le parquet général de Russie a ajouté trois organisations non gouvernementales allemandes, Russischsprachiger Europaer (Forum des Européens russophones), Zentrum für die Liberale Moderne (Centre pour la modernité progressiste) et Deutsch-Russischer Austausch (Échange russo-allemand) à la liste des « organisations indésirables » interdites, portant le total à 34.

La suspension et la dissolution d’une association contre son gré figurent parmi les restrictions les plus sévères du droit à la liberté d’association, qui est protégé par l’article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. L’impact de restrictions insurmontables et la menace de poursuites pénales pourraient s’apparenter à une dissolution de fait de l’association, ce qui est contraire au droit international relatif aux droits humains et aux normes afférentes.

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