Philippines : un changement d’uniforme, pas un changement de méthode

Le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a pris la décision de réduire le rôle de la police dans les opérations liées aux stupéfiants au profit de l’Agence nationale de lutte contre les stupéfiants.

« L’annonce faite aujourd’hui n’aura pas de véritable impact tant que la politique même du gouvernement Duterte favorisant les exécutions extrajudiciaires de personnes soupçonnées d’être liées au trafic de stupéfiants restera en place. Cette vague d’homicides illégaux, qui pourraient constituer des crimes contre l’humanité, se poursuivra même si les tireurs portent un uniforme différent. », a déclaré James Gomez, directeur régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International.

« Le président Duterte a déjà écarté une fois la police des opérations anti-drogue, en janvier dernier, avant de la réintégrer dans celles-ci au bout de quelques semaines. Nous craignons qu’il ne s’agisse à nouveau d’une manœuvre de communication temporaire en réponse à l’indignation croissante suscitée par les nombreuses victimes de la “guerre contre la drogue”, qui sont majoritairement pauvres et parmi lesquelles figurent des enfants. »

« Les autorités des Philippines doivent plutôt amorcer immédiatement un changement radical de politique en faveur d’une approche qui respecte et protège les droits humains, et mettre fin une fois pour toutes à leur campagne meurtrière contre le trafic de stupéfiants. Il est également essentiel que l’obligation de rendre des comptes soit observée pour les milliers d’homicides déjà commis, dont beaucoup par des policiers, et que les responsables présumés soient amenés à répondre de leurs actes. »

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