Communiqué de presse

Paraguay. La décision du Sénat ouvre la voie à une nouvelle vie pour les Sawhoyamaxas

Le feu vert que vient d’accorder le Sénat à l’expropriation des terres ancestrales des Sawhoyamaxas est un pas décisif qui devra permettre à cette communauté indigène de commencer à se reconstruire, a déclaré Amnesty International.

« C’est une grande victoire pour cette communauté et une reconnaissance du courage avec lequel elle a mené sa lutte. L’expropriation permettra de mettre fin aux violations des droits humains que les Sawhoyamaxas ont subies ces 20 dernières années », a dit María José Eva, chercheuse d’Amnesty International sur le Paraguay.

Cette décision permet d’avancer vers l’exécution de l’arrêt prononcé en 2006 par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, aux termes duquel l’État paraguayen devait restituer leurs terres traditionnelles aux Sawhoyamaxas.

Composée de 146 familles du peuple enxet, cette communauté lutte depuis plus de 20 ans pour pouvoir revenir sur son territoire, dans l’est de la région du Chaco. Tout au long de cette période, ses membres ont supporté des conditions de vie pénibles sur un terrain réduit situé le long d’un grand axe routier, sans possibilité d’approvisionnement régulier en nourriture et sans accès à l’eau ni aux autres services de base.

L’année dernière, en mars, après l’échec des négociations engagées entre le propriétaire privé et l’État pour le rachat des terres, la communauté a occupé une partie de son territoire traditionnel d’où elle a continué à en réclamer la restitution.

Le gouvernement a alors décidé d’élaborer un projet de loi visant à l’expropriation de 14 404 hectares du territoire sawhoyamaxa, et d’indemniser leur propriétaire. C’est ce projet de loi que le Sénat a approuvé ce jeudi 24 avril 2014.

Le texte doit encore être débattu et approuvé par les membres de la Chambre des députés, puis promulgué par la présidence de la République.

« Nous espérons que les députés, tout comme les sénateurs, se prononceront rapidement en faveur des droits des Sawhoyamaxas et que la loi sera ensuite immédiatement promulguée afin d’entrer en vigueur dans les délais les plus brefs possibles. Les souffrances infligées à la communauté depuis plus de 20 ans doivent prendre fin une fois pour toutes », a ajouté María José Eva.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit