Communiqué de presse

ONU. Projet de réforme - une réponse insuffisante au problème des atteintes sexuelles

La réforme des opérations de maintien de la paix des Nations unies ne restaurera la crédibilité de l’ONU qu’à condition que ceux qui violent et exploitent sexuellement les gens qu’ils sont censés protéger soient jugés et punis, a déclaré Amnesty International vendredi 11 septembre 2015.

Le secrétaire général des Nations unies a rendu public, le 11 septembre, un rapport s’appuyant sur les recommandations du Groupe de haut niveau indépendant sur les opérations de paix, qui contient d’importantes recommandations visant à empêcher de nouveaux scandales d’atteintes sexuelles. Il propose notamment la mise en place d’équipes de réaction rapide, la création de mécanismes de plainte pour les populations locales, et la tenue des procès dans le pays où les faits se sont déroulés.

Cependant, ce rapport oublie une mesure dissuasive importante : l’obligation pour le secrétaire général d’intégrer à son rapport annuel toutes les informations sur les affaires de ce type, y compris les procès et les condamnations.

« Les comportements sexuels répréhensibles de soldats de maintien de la paix risquent de discréditer le système de l’ONU tout entier s’ils restent impunis. Tant que les auteurs de ces actes n’auront pas à rendre de comptes, les autres réformes perdront tout leur sens. Chaque fois qu’un casque bleu commet une exaction et s’en sort en toute impunité, c’est un peu de la confiance en l’ONU qui s’envole », a déclaré Joanne Mariner, conseillère en matière de réaction aux crises au sein d’Amnesty International.

« Les soldats de maintien de la paix doivent être des protecteurs, pas des prédateurs. Les pays qui ne demandent pas de comptes à leurs ressortissants doivent voir leur participation aux opérations de maintien de la paix suspendue. »

« L’image que laissera Ban Ki-moon dépendra de sa capacité à concrétiser son intention déclarée de mettre un terme aux atteintes sexuelles au sein des troupes de maintien de la paix de l’ONU. »

En août 2015, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a démissionné après la révélation par Amnesty International du viol d’une fillette de 12 ans et des homicides apparemment aveugles d’un adolescent de 16 ans et de son père par les forces de maintien de la paix dans ce pays. L’ONU a ouvert des enquêtes sur ces deux affaires.

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