Communiqué de presse

Oman. Libérez un homme politique emprisonné après avoir pris part à une manifestation pour la protection de l’environnement

Les autorités d’Oman doivent libérer un homme politique emprisonné après avoir pris part à une manifestation pour la protection de l’environnement, a déclaré Amnesty International alors qu’une cour d’appel a confirmé jeudi 30 octobre la condamnation prononcée contre cet homme.

« Le procès intenté à Talib al Maamari semble être motivé par des considérations politiques et reposer uniquement sur sa participation à une manifestation pacifique », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Talib al Maamari est un prisonnier d’opinion condamné pour avoir exprimé ses vues de façon pacifique. Il a subi un procès inéquitable qui, selon toute apparence, avait pour seul but de faire en sorte qu’il reste en prison. Il doit être remis en liberté immédiatement et sans condition.  »

Il semble que Talib al Maamari, député au Conseil consultatif du Sultanat d’Oman, ait été emprisonné pour « atteinte au statut de l’État » en raison de sa participation à une manifestation.

Il a été arrêté en août 2013, après avoir pris part à une manifestation organisée près du port de Sohar, dans la province de Liwa, pour protester contre la pollution et la dégradation de l’environnement provoquées par une usine située à proximité.

Cet homme a été condamné une première fois pour des infractions liées à la sécurité et à l’ordre public mais ce jugement a été infirmé en février 2014. Il a ensuite fait l’objet d’un nouveau procès, entaché d’irrégularités.

Le juge présidant le tribunal a notamment livré des résumés erronés ou trompeurs de témoignages, et les images diffusées au tribunal avaient été filmées lors d’une manifestation autre que celle à laquelle a participé Talib al Maamari le 22 août 2013.

Lors de la manifestation du 22 août, les forces de sécurité ont dispersé un groupe de manifestants pacifiques en utilisant de l’eau sous pression et des gaz lacrymogènes.

Certains membres des forces de l’ordre auraient également jeté des bâtons et des pierres sur des manifestants, parmi lesquels se trouvaient des femmes, des personnes âgées et des enfants.

D’après les informations dont dispose Amnesty International, il semblerait que Talib al Maamari, en tant que représentant de la région au Conseil consultatif, ait agi comme un intermédiaire pour maintenir le dialogue entre les manifestants et les forces de sécurité.

« L’utilisation de gaz lacrymogènes et d’eau sous pression dans le but de disperser des manifestants pacifiques, sans parler des jets de bâtons et de pierres, équivaut à un recours inutile et excessif à la force par les forces de sécurité  », a noté Hassiba Hadj Sahraoui.

Selon les Principes de base des Nations unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu, les responsables de l’application des lois ne peuvent faire usage de la force que si les autres moyens restent sans effet ou ne permettent pas d’escompter le résultat désiré. En cas de recours à la force, ils doivent en user avec modération et leur action doit être proportionnelle à la gravité de l’infraction et à l’objectif légitime à atteindre.

« Les autorités d’Oman feraient mieux de mener une enquête complète, minutieuse et impartiale sur ces allégations plutôt que de poursuivre cette apparente vendetta contre un homme politique dont le rôle dans cette manifestation a été constructif.  »

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