Communiqué de presse

Oman. Le sultan accorde son pardon à des militants

Le pardon que le sultan d’Oman a décidé d’accorder à tous les militants et écrivains reconnus coupables l’année dernière d’outrage au souverain, de crimes informatiques et de participation à des manifestations non autorisées doit être la première étape en ce qui concerne la liberté d’expression à Oman, a déclaré Amnesty International.

Le sultan Qabous a annoncé sa décision jeudi 21 mars et ordonné que les prisonniers soient relâchés le 22 mars. Amnesty International a reçu des informations indiquant que toutes les personnes détenues pour ces charges ont été libérées dans la matinée du 22 mars.

« Nous saluons la décision du sultan, qui doit constituer la première des nombreuses étapes à franchir pour protéger la liberté d’expression et lever les restrictions qui pèsent sur cette liberté en vertu de lois répressives, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Les individus qui exercent pacifiquement leur droit à la liberté d’expression ne devraient jamais être placés en détention, ni jugés pour des faits érigeant cette liberté en infraction. »

Amnesty International considérait comme des prisonniers d’opinion toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits et réclamait leur libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que l’annulation de leur déclaration de culpabilité.

À la date du 21 mars, des dizaines de militants omanais avaient été condamnés ou étaient en cours de jugement.

Leurs procès ont commencé l’année dernière après l’arrestation de nombreux écrivains, militants et blogueurs dans le pays entre fin mai et début juin 2012. Durant cette période, le ministère public a publié plusieurs déclarations dans lesquelles il menaçait d’engager des poursuites contre quiconque diffuserait, dans les médias ou sur Internet, des « écrits insultants » qui seraient considérés comme une incitation à agir « sous prétexte de liberté d’expression ».

À plusieurs reprises, ces procédures judiciaires, dont certaines se déroulaient devant la Cour suprême, ont pris du retard, ce qui a poussé un bon nombre des militants en détention à mener une grève de la faim pendant une dizaine de jours en février. Ils ont mis un terme à ce mouvement lorsqu’ils ont appris que les recours qu’ils avaient déposés seraient examinés. En février et mars, la Cour suprême a maintenu les sentences prononcées à l’encontre de huit militants, mais elle a accepté les appels formulés par huit autres personnes et ordonné un nouveau procès. Au moins 18 autres militants étaient en cours de jugement lorsque le sultan a décidé d’accorder son pardon.

Les autorités omanaises continuent à restreindre fortement la liberté d’expression et de réunion. Au cours de ces dernières années, plusieurs blogueurs et journalistes ont été pris pour cible, voire détenus, après avoir critiqué le gouvernement.

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