Oman doit maîtriser ses forces de sécurité pour éviter d’autres morts


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Index AI : PRE 01/092/2011 - ÉFAI

28 février 2011

Amnesty International a appelé les autorités d’Oman à maîtriser leurs forces de sécurité après qu’au moins deux personnes, selon les informations recueillies, ont été tuées lorsque la police a tiré des balles en caoutchouc et projeté du gaz lacrymogène sur des manifestants anti-gouvernementaux le week-end dernier.

L’organisation a lancé cet appel quand une autre manifestation a débuté dans la ville de Sohar (nord du pays) lundi 28 février pour réclamer plus d’emplois, la fin de la corruption et la révocation de certains représentants de l’État.

Des personnes ont également manifesté à Salalah, dans le sud.

Un étudiant, Abdullah al Ghamalasi, a été tué dimanche 27 février lorsque des policiers ont tiré des balles en caoutchouc sur environ 2 000 manifestants rassemblés sur un rond-point devant un poste de police à Sohar.

Un autre homme serait mort pendant son opération pour des blessures qu’il avait subies au cours de la même manifestation.

Le ministre omanais de la Santé aurait reconnu qu’une personne avait été tuée par une balle en caoutchouc, mais il a nié les informations faisant état d’autres morts.

Des informations non confirmées parues dans la presse ont indiqué que jusqu’à six personnes pourraient avoir été tuées à Sohar.

Les policiers auraient tiré des balles en caoutchouc et projeté du gaz lacrymogène sur des manifestants dont certains leur jetaient des pierres.

Plus tard dans la journée de dimanche, des hommes masqués auraient mis le feu à des voitures et des bâtiments.


« Les forces de sécurité omanaises semblent avoir eu recours à une force excessive contre des manifestants, qui a fait au moins un mort,
a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Nous exhortons le gouvernement à ordonner l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante pour déterminer si la force utilisée par la police était excessive, ce qui semble être le cas, et garantir le respect de l’obligation de rendre des comptes.

« Les autorités doivent respecter le droit qu’ont les personnes de participer à des manifestations pacifiques et veiller à ce qu’elles puissent le faire sans crainte ni menace.

« Elles doivent par conséquent s’assurer que les forces de sécurité se conforment pleinement aux normes internationales relatives au recours à la force et à l’utilisation des armes à feu. »

Au moins une douzaine de personnes ont été blessées et environ 40 auraient été arrêtées à la suite des manifestations à Sohar.

Elles ont été libérées le jour même sur ordre du sultan d’Oman, Qabous bin Saïd.

Ce dernier a également ordonné la création de 50 000 emplois et une allocation de 150 rials omanais (environ 282 euros) par mois pour les chômeurs en réponse aux demandes des manifestants.

Il a ajouté qu’il envisagerait d’accorder certains pouvoirs législatifs au Conseil consultatif, un organe élu qui joue actuellement un rôle uniquement consultatif auprès du sultanat.

Cependant, les manifestants ont déclaré qu’ils ne bougeraient pas de leur lieu de rassemblement à Sohar tant que toutes leurs revendications, au nombre de 30, ne seraient pas satisfaites.

Ils demandent notamment que le gouvernement actuel soit révoqué et que des mesures soient prises à l’encontre de hauts responsables et d’anciens responsables, dont l’actuel inspecteur général de la police.

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