Communiqué de presse

Népal. Les efforts de reconstruction ne doivent pas laisser de côté les personnes les plus touchées par le séisme

"La décision prise par le gouvernement népalais de déclarer la fin de la période d’urgence suivant le séisme le 22 juin et son refus de renoncer aux droits et procédures de douanes qui sont coûteux et prennent du temps pourraient priver les personnes les plus marginalisées d’accès à l’aide dont elles ont absolument besoin", a déclaré Amnesty International mercredi 24 juin, à la veille de la Conférence internationale sur la reconstruction du Népal.

Les femmes, les enfants, les dalits, les populations indigènes et celles vivant dans des zones très reculées sont les plus exposées au risque d’être laissées de côté.

"De très nombreuses personnes au Népal ont encore absolument besoin d’aide à la suite du tremblement de terre. Comme l’a souligné le gouvernement, des centaines de milliers d’habitants n’ont toujours pas d’abri convenable alors même que la mousson a commencé, tandis que l’alimentation n’est pas du tout assurée pour ceux qui doivent attendre encore trois mois la prochaine récolte", a déclaré Richard Bennett, directeur du programme Asie d’Amnesty International.

« L’acheminement de l’aide à ceux qui en ont le plus besoin doit être en tête des priorités. Afin d’accélérer l’importation du matériel de secours d’urgence, notamment pour les abris, le gouvernement doit renoncer aux droits de douane appliqués en temps normal. »

Selon les Nations unies, quelque 2,8 millions de personnes ont encore besoin d’aide humanitaire dans 14 des districts népalais les plus gravement touchés à la suite du séisme du 25 avril et de ses répliques. Environ 800 000 logements ne sont plus habitables. Plus de 100 000 personnes sont hébergées dans des campements provisoires, mais un nombre bien plus grand vivent dans des abris de fortune près de leur habitation détruite ou chez des proches.

Des centaines de milliers d’habitants, membres de communautés indigènes pour la plupart, vivent dans des zones reculées du nord du pays, bien souvent accessibles uniquement à pied ou en hélicoptère. Ils n’ont reçu que très peu d’aide à l’hébergement d’urgence, en partie à cause des pénuries de production et des obstacles aux importations. De nombreuses populations pourraient devoir être relogées en raison des glissements de terrain.

Le gouvernement népalais a fait savoir que les femmes et les enfants sont particulièrement exposés à un risque croissant de violences sexuelles et liées au genre, de traite des êtres humains, de mariage précoce et de travail des enfants.

Dans un rapport publié le 2 juin, Amnesty International constate que l’aide bénéficie à certains particuliers et groupes avantagés par des relations sociales et politiques, au lieu d’être attribuée à ceux qui en ont le plus besoin.

L’organisation a appelé les donneurs à assurer un suivi efficace de la transition progressive de l’urgence à la reconstruction, en prenant les mesures nécessaires pour que les plus vulnérables ne soient pas laissés de côté. Il faut notamment renforcer l’appui direct du Protection Cluster, organe de coordination dirigé conjointement par la Commission nationale des droits humains et le ministère des Femmes, des Enfants et de la Protection sociale, qui est chargé de veiller à ce que la réponse humanitaire protège les droits humains des victimes.

« Nous sommes conscients de l’immense difficulté que représente la reconstruction, dans laquelle les donneurs joueront un rôle crucial, mais celle-ci ne doit pas se faire au détriment de l’acheminement de l’aide. L’impératif humanitaire n’a pas changé : il nous incombe à tous de protéger les droits humains en aidant ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré Richard Bennett.

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