Manifestation contre les bombes, les sabres et le fouet saoudiens

Ce jeudi à 17h, à l’occasion du premier anniversaire de la flagellation de Raif Badawi, des militants d’Amnesty International se rassembleront devant l’ambassade d’Arabie saoudite à Bruxelles pour dénoncer les exécutions massives, les condamnations à mort de mineurs et rappeler que de nombreux opposants sont toujours emprisonnés et soumis à des peines cruelles et inhumaines, parmi lesquels Raif Badawi et son avocat Waleed Abu al Khair.

Parce qu’il aurait “insulté l’islam”, Raif Badawi a été condamné par le Tribunal pénal de Djedda notamment à 10 ans de prison, à une amende de 1 000 000 riyals (environ 226 000 euros) et à 1000 coups de fouet, dont les 50 premiers lui ont été infligés le 9 janvier 2015. Mises sous pression par la mobilisation internationale, les autorités saoudiennes ont depuis systématiquement reporté les séances de flagellation.

Un an après notre première action en faveur de Raif, nous restons mobilisés. Il est intolérable que le blogueur, même s’il n’a pas été flagellé depuis un an, reste emprisonné et sous la menace d’un traitement inhumain et dégradant pour la simple raison qu’il a voulu s’exprimer librement”, explique Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique francophone.

Plus globalement, la situation des droits humains en Arabie saoudite s’est considérablement détériorée depuis l’an dernier, poursuit Philippe Hensmans. Alors que le nombre d’exécutions n’a jamais été aussi élevé depuis 1995, avec 151 mises à mort en 2015, les autorités saoudiennes ont envoyé un signal déplorable à la communauté internationale et à la société civile en procédant à 47 nouvelles exécutions sur la seule journée du samedi 2 janvier, dont celle du dignitaire chiite Nimr al-Nimr.”

Les militants d’Amnesty manifesteront également pour réclamer l’annulation de la peine capitale prononcée contre Ali al-Nimr, neveu du cheik Nimr al-Nimr, ainsi que celles de Dawood al Marhoon et d’Abdullah al Zaher, tous trois militants chiites condamnés pour des faits qu’ils auraient commis alors qu’ils étaient mineurs et dont les aveux ont vraisemblablement été arrachés sous la torture.

L’Arabie saoudite poursuit impunément sa politique répressive en interdisant tous les rassemblements publics et les associations de défense des droits humains, en emprisonnant leurs membres et en condamnant leurs fondateurs à de lourdes de peines de prison pour création d’”organisations non autorisées”.

Par ailleurs, l’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition armée visant les rebelles houthis au Yémen depuis mars 2015, se rend coupable de crimes de guerre et de violations graves des conventions internationales en bombardant de nombreuses cibles civiles, dont des hôpitaux et plus de 1000 écoles. Ces frappes aériennes ont causé la mort de centaines de personnes et détruit de nombreuses infrastructures civiles, telles que des routes, des usines et des centrales électriques.

L’organisation dénonce également l’attitude des alliés de l’Arabie saoudite qui se rendent complices des exactions commises au Yémen. Ainsi, Amnesty International a démontré l’usage répété de bombes à sous-munitions de fabrication brésilienne interdites par le droit international coutumier, l’emploi de missiles britanniques ayant provoqué la mort de civils et l’achat de matériel militaire américain pour un montant de 1,3 milliard de dollars.

Amnesty International demande aux partenaires de l’Arabie saoudite de veiller à ne pas vendre d’armes qui pourraient servir à commettre des violations des droits humains et des crimes de guerre au Yémen, explique Philippe Hensmans. Les rapports privilégiés entretenus entre ces pays, notamment la Belgique, doivent servir à faire pression sur les autorités saoudiennes pour qu’elles se conforment aux conventions internationales et respectent les droits humains.”

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