Les États-Unis doivent enquêter sur les informations publiées par WikiLeaks relatives aux mauvais traitements infligés à des détenus

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

Index AI : PRE01/353/2010

22 octobre 2010

Amnesty International a appelé le 23 octobre 2010 les États-Unis à mener une enquête pour déterminer ce que les responsables américains savaient au sujet des tortures et des mauvais traitements infligés par les forces de sécurité irakiennes à des détenus, à la suite de la publication d’informations sur le site WikiLeaks le vendredi 22 octobre 2010.

« Nous n’avons pas encore eu la possibilité d’étudier de manière approfondie les informations qui ont été révélées, mais celles-ci renforcent nos préoccupations au sujet de la grave atteinte au droit international que les autorités des États-Unis ont commise quand elles ont remis de manière sommaire plus d’un milliers de détenus aux forces de sécurité irakiennes tout en sachant que ces dernières continuaient de torturer et de maltraiter des détenus à un niveau véritablement effroyable », a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Ces nouvelles révélations concordent étroitement avec les informations exposées dans le rapport New Order, Same Abuses : Unlawful Detentions and Torture in Iraq, qui a été publié par Amnesty International en septembre 2010 et qui fait état de multiples actes de torture et mauvais traitements infligés, en toute impunité, à des détenus par les forces de sécurité irakiennes. Des milliers d’Irakiens capturés et détenus par les forces américaines ont été remis aux autorités irakiennes entre le début de l’année 2009 et juillet 2010 aux termes d’un accord entre les États-Unis et l’Irak ne contenant aucune disposition visant à garantir la protection des droits humains des détenus.

« Ces documents apportent apparemment à nouveau la preuve que les autorités américaines sont au courant depuis des années du recours systématique aux mauvais traitements et qu’elles ont pourtant décidé de remettre aux forces de sécurité irakiennes des milliers d’Irakiens qui étaient détenus par leurs propres forces », a ajouté Malcolm Smart.

Les États-Unis sont partie à la Convention des Nations unies contre la torture, qui est le principal traité international prohibant la torture, et aux termes duquel tous les États ont l’obligation d’interdire la torture et de s’abstenir de transférer des détenus aux autorités d’un autre État aux mains desquelles ils risquent d’être torturés.

Amnesty International continue de faire campagne pour que l’obligation de rendre des comptes soit pleinement respectée concernant les cas de tous les détenus qui ont été soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements par des membres de l’armée américaine en Irak, notamment dans la prison d’Abou Ghraïb.

Comme tous les autres gouvernements, les autorités américaines sont tenues aux termes du droit international de veiller non seulement à ce que leurs propres forces n’utilisent pas la torture mais aussi à ce que les personnes qui ont été arrêtées et qui sont détenues par les forces américaines ne soient pas remises à des autorités susceptibles de les torturer.

« Les États-Unis n’ont pas respecté cette obligation en Irak malgré les innombrables éléments, venant de sources nombreuses et variées, prouvant que les forces de sécurité irakiennes recourent massivement à la torture et qu’elles peuvent agir ainsi en toute impunité », a souligné Malcolm Smart.

« Les informations que contiennent, semble-t-il, ces documents montrent en outre que les autorités irakiennes doivent d’urgence prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la torture, pour garantir la sécurité de tous les détenus et pour démettre de leurs fonctions et poursuivre en justice les responsables présumés d’actes de torture et d’autres graves atteintes aux droits humains, quel que soit leur rang. »

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