Les autorités cubaines doivent donner les raisons pour lesquelles elles maintiennent Jorge Vázquez Chaviano en détention ou le libérer

Les autorités cubaines doivent expliquer pourquoi elles n’ont pas libéré le détenu Jorge Vázquez Chaviano comme prévu, le 9 septembre, ou doivent le remettre en liberté immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International, alors que 26 dissidents ont entamé une grève de la faim en signe de solidarité avec leur collègue.

Jorge Vázquez Chaviano, membre de l’organisation Coalición Central Opositora (Coalition centrale de l’opposition), a été inculpé d’ « activités économiques illégales » et condamné à 18 mois de « travail correctionnel sans internement » en mars 2011.

D’après lui, cette condamnation motivée par des considérations politiques était un moyen de le sanctionner pour ses activités dissidentes.

« Le système judiciaire à Cuba est frappé au coin de l’arbitraire et de l’injustice pour les personnes considérées comme des dissidents ; toutefois, le fait de ne pas libérer un prisonnier qui a purgé sa peine est inhabituel et très préoccupant, a indiqué Gerardo Ducos, chercheur sur Cuba à Amnesty International.

« Si les autorités ne sont pas en mesure d’expliquer sur quels éléments elles se sont basés pour refuser la libération de Jorge Vázquez Chaviano, Amnesty International leur demande de le remettre en liberté immédiatement et sans condition, et de cesser de harceler sa famille. »

Jorge Vázquez Chaviano a été arrêté le 27 mars 2012 alors qu’il voulait se rendre de chez lui, dans la province de Villa Clara, à La Havane pour assister à une messe en plein air dite par le pape Benoît XVI. Il a été contraint de purger les six derniers mois de sa peine derrière les barreaux.

Depuis le 9 septembre, jour où il devait être libéré, il n’a pas, à la connaissance d’Amnesty International, été inculpé d’une nouvelle infraction, pas plus qu’il n’a été condamné à une nouvelle sentence. Les autorités ne lui ont fourni aucune explication quant aux raisons qui les ont poussées à ne pas le libérer au terme de sa peine. Il est incarcéré à la prison d’Alambradas de Manacas, dans la province de Villa Clara.

Le 10 septembre, l’épouse et la mère de Jorge Vázquez Chaviano ont été arrêtées, avec plusieurs personnes qui les soutiennent, dans leur ville de Sagua la Grande, dans la province de Villa Clara, où elles manifestaient en faveur de sa libération. Sa femme a été retenue pendant 24 heures avant d’être relâchée ; elle a été avertie qu’elle ne devait plus s’exprimer publiquement.

Jorge Vázquez Chaviano a entamé une grève de la faim après avoir appris qu’il serait maintenu en détention ; 26 autres habitants de l’île se sont joints à lui, réclamant sa libération et le respect des libertés civiles et politiques à Cuba.

Parmi eux figure Martha Beatriz Pérez Roque, 67 ans, responsable du réseau cubain de communicateurs de la communauté (Red Cubana de Comunicadores Comunitarios) et ancienne prisonnière d’opinion, qui serait gravement malade.

« Le gouvernement contrôle le système judiciaire et les médias, et réprime les contestations publiques. Aussi les dissidents n’entrevoient-ils aucun autre moyen que la grève de la faim pour se faire entendre », a expliqué Gerardo Ducos.

Depuis 2010, deux prisonniers d’opinion, Wilman Villar Mendoza et Orlando Zapata Tamayo, qui observaient une grève de la faim pour protester contre leur incarcération inique, sont morts en détention.

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