Le procès d’un ressortissant américain nimbé de mystère

Le gouvernement nord-coréen doit immédiatement révéler tous les détails du procès de Kim Dong-chul, un ressortissant des États-Unis, qui a été condamné à 10 ans de travaux forcés pour « espionnage » dans le cadre de ce qui semble constituer une nouvelle décision motivée par des considérations politiques, a déclaré Amnesty International vendredi 29 avril.

Kim Dong-chul, 62 ans, né en Corée du Sud, est le dernier étranger en date à être condamné à une peine de travaux forcés.

« Le moment choisi pour cette condamnation, sur fond de tensions internationales croissantes, amène à s’interroger sur les motivations sous-tendant cette procédure. Il est notoire que les décisions de justice en Corée du Nord sont hautement politiques, et les étrangers en particulier ne bénéficient généralement pas d’un procès équitable dans le pays, mais rares sont les autres détails rendus publics  », a déclaré Arnold Fang, spécialiste de l’Asie de l’Est à Amnesty International.

«  Ce procès tout entier a été caractérisé par le secret, et les autorités nord-coréennes doivent présenter les éléments prouvant les faits reprochés et proposer des procédures totalement transparentes, de sorte que la communauté internationale puisse déterminer si un procès équitable a eu lieu. Dans le cas contraire, ces condamnations continueront à susciter des interrogations. »

Les médias officiels nord-coréens affirment que Kim Dong-chul a été arrêté tandis qu’il essayait de se procurer une clé USB contenant des informations sensibles relatives à l’armée.

Trois étrangers ont été condamnés à de lourdes peines de prison ou à des travaux forcés ces derniers mois, tandis que les Nations unies ont imposé de nouvelles sanctions à la Corée du Nord et que celle-ci a effectué plusieurs essais de missile. Ces condamnations surviennent en outre à l’approche du premier congrès du parti des travailleurs coréens depuis 1980, le 6 mai, qui ne manquera pas d’attirer l’attention sur la Corée du Nord.

Les détenus étrangers ne peuvent généralement pas s’entretenir avec un avocat ni avec leur famille, et sont donc exposés à un risque de torture ou d’autres formes de mauvais traitements lorsqu’ils sont forcés à faire des « aveux » publics devant des journalistes.

Hyeon Soo Lim, un pasteur canadien, a été condamné à la réclusion à perpétuité assortie de travaux forcés après avoir été déclaré coupable de « subversion » en décembre 2015. Frederick Otto Warmbier, étudiant américain, a également été reconnu coupable de subversion, puis condamné à 15 ans de travaux forcés en mars, bien qu’il ait seulement reconnu avoir volé une banderole de propagande alors qu’il séjournait dans un hôtel de Pyongyang.

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