La Journée de la liberté entachée par une violente répression

Il faut que les autorités bélarussiennes libèrent immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées avant et pendant les manifestations pacifiques et cessent de réprimer violemment les manifestants, a déclaré Amnesty International après que des dizaines de personnes qui manifestaient à l’occasion de la Journée de la liberté ont été interpellées avec brutalité et que des observateurs des droits humains ont été détenus.

Les observateurs d’Amnesty International ont assisté à l’arrestation de dizaines de manifestants pacifiques à Minsk et ont été témoins à plusieurs reprises d’un recours excessif à la force par la police. En revanche, à aucun moment ils n’ont vu des manifestants se montrer violents. Avant ces événements, plusieurs éminents dirigeants de la société civile et personnalités de l’opposition avaient été arrêtés à titre préventif et une soixantaine d’observateurs des droits humains avaient été détenus.

« Cette année plus que jamais, la Journée de la liberté met en évidence le peu de liberté dont jouissent réellement les Bélarussiens. Nous avons vu des manifestants pacifiques passés à tabac dans les rues de Minsk [samedi 25 mars] et une femme âgée plaquée au sol par la police antiémeute, a déclaré Denis Krivocheïev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale à Amnesty International.

« Au lieu de permettre aux citoyens et citoyennes d’exercer leur droit de manifester pacifiquement, les autorités bélarussiennes ont fait preuve une fois de plus d’autoritarisme en interdisant les rassemblements, en détenant des observateurs des droits humains à titre préventif et en arrêtant arbitrairement des manifestants. Il faut que la répression violente des libertés d’expression et de réunion pacifique cesse et que les personnes arrêtées soient libérées immédiatement et sans condition. »

Complément d’information

Les observateurs d’Amnesty International ont été directement témoins de l’arrestation de plus de 20 personnes sur l’avenue de l’Indépendance, près de l’académie des Sciences. Ils ont aussi vu la police antiémeute plaquer une femme âgée au sol avant de l’interpeller.

Samedi 25 mars au matin, la police a effectué une descente dans les locaux de Vyasna, un groupe de défense des droits humains de premier plan, et détenu brièvement une soixantaine de personnes.

La vague de manifestations pacifiques dans les rues a éclaté au Bélarus à la mi-février après que des centaines de milliers de citoyens et citoyennes sans emploi ont reçu un avis d’imposition faisant suite au décret présidentiel destiné à lutter contre les « parasites sociaux » – dans les faits, une taxe pour les chômeurs.

Le 21 mars, le président Alexandre Loukachenko a accusé les organisations « occidentales » de financer les manifestations afin de pousser « aux troubles et au bain de sang » dans le pays. Il a ajouté qu’environ 20 « combattants » avaient été interpellés pour « préparation de provocations armées » le 25 mars.

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