L’exécution d’un condamné à mort doit être immédiatement suspendue

Singapour doit immédiatement suspendre l’exécution de Chijoke Stephen Obioha, un ressortissant nigérian condamné à la peine de mort pour détention de stupéfiants, a déclaré Amnesty International le 16 novembre 2016.

Le 16 novembre, les proches de Chijoke Stephen Obioha ont été informés du fait que son recours en grâce avait été rejeté. Il est prévu qu’il soit exécuté le vendredi 18 novembre 2016.

« Le gouvernement de Singapour a encore le temps de suspendre l’exécution de Chijoke Stephen Obioha. Il est désolant d’apprendre que son recours en grâce a été rejeté, mais nous espérons encore que les autorités ne vont pas appliquer ce châtiment cruel et irréversible, dans ce cas d’application obligatoire de la peine de mort pour une infraction qui ne devrait pas être sanctionnée par cette peine, a déclaré Rafendi Djamin, directeur du programme Asie et Pacifique d’Amnesty International.

« La peine de mort n’est jamais la solution. Elle ne va pas débarrasser Singapour du problème de la drogue. En exécutant des personnes pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, qui n’entrent pas dans la catégorie des crimes les plus graves, Singapour viole le droit international. La plupart des pays du monde ont abandonné cette peine qui constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Il est grand temps que Singapour fasse de même, en commençant par rétablir un moratoire sur toutes les exécutions à titre de première étape en vue de l’abolition de ce châtiment. »

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quels que soient la méthode d’exécution ou le crime pour lequel elle est imposée, et estime qu’aucun élément crédible ne prouve que ce châtiment a un effet plus dissuasif que les autres.

Complément d’information

Chijoke Stephen Obioha a été trouvé en possession de plus de 2,6 kg de cannabis en avril 2007, ce qui dépasse le seuil des 500 grammes à partir duquel, au titre de la législation du pays, il y a automatiquement présomption de trafic de stupéfiants. La loi à Singapour prévoit qu’en cas de présomption de possession et de trafic de stupéfiants, la charge de la preuve ne pèse pas sur le parquet mais sur l’accusé. Ce renversement de la charge de la preuve viole le droit à un procès équitable.

Les infractions à la législation sur les stupéfiants n’entrent pas dans la catégorie des « crimes les plus graves » qui seuls, au regard du droit international, peuvent emporter la peine capitale. Le droit international interdit en outre l’application obligatoire de la peine de mort. Amnesty International est opposée à la peine de mort en toutes circonstances, quelle que soit la nature du crime.

À l’heure actuelle, 103 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et 140 sont abolitionnistes en droit ou en pratique.

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