Justice attendue : procès de l’ancien leader de la junte

L’ouverture du procès de l’ancien leader de la junte malienne Amadou Haya Sanogo est un premier pas important en vue de mettre fin à l’attente insoutenable de ceux qui réclament depuis trois ans justice pour avoir subi la torture aux mains de ses soldats, ou pour le meurtre et la disparition forcée de leurs proches, a déclaré Amnesty International lundi 28 novembre 2016.

Amadou Haya Sanogo et plusieurs soldats sous son commandement seront jugés le 30 novembre par la cour d’assises de la capitale malienne, Bamako, pour des inculpations liées à l’enlèvement et au meurtre de soldats accusés de soutenir le président renversé, Amadou Toumani Touré. Parmi les inculpations figurent la disparition forcée de 21 soldats entre le 30 avril et le 1er mai 2012, dont les cadavres ont été retrouvés par la suite dans un charnier.

« Le bref passage au pouvoir de Sanogo a été marqué par la torture, les disparitions et les exécutions extrajudiciaires. Pour les victimes et leurs familles, ce procès est porteur d’un nouvel espoir de justice, a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

« Amnesty International salue les efforts déployés par le gouvernement pour rétablir la justice et l’état de droit, mais il faut faire davantage pour une obligation de rendre des comptes englobant toutes les graves violations des droits humains et les crimes de droit international commis par toutes les parties au conflit de 2012 au Mali. »

Depuis le renversement du président Amadou Toumani Touré en mars 2012, Amadou Haya Sanogo est fortement soupçonné d’être responsable de graves atteintes aux droits humains. De nombreux dirigeants politiques et militaires ont été arrêtés et détenus de manière arbitraire et plusieurs soldats et policiers ont été victimes de disparitions forcées et d’actes de torture.

Amnesty International a obtenu la liste des 21 soldats enlevés dans leurs cellules avant de « disparaître ».

L’épouse de l’un d’entre eux a déclaré à Amnesty International : « Je veux que justice soit rendue et que les coupables soient punis. Je veux simplement savoir s’il est encore en vie. S’il est mort, qu’on me le dise. Je souffre. Mes enfants souffrent, mes parents souffrent, et c’est toute une nation qui souffre. »

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