Journée mondiale contre la peine de mort : Amnesty devant l’ambassade d’Iran

Ce 10 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, des militant·e·s d’Amnesty International se sont rassemblé·e·s devant l’ambassade d’Iran, notamment pour exprimer leur soutien à plusieurs défenseures des droits humains emprisonnées pour leur combat, parmi d’autres, contre la peine de mort et à Ahmadreza Djalali, l’enseignant invité de la VUB condamné à la peine capitale en Iran.

Vêtu·e·s de blouses d’hôpital, le teint livide, les yeux cernés de noir et des cathéters aux bras, ils·elles ont exprimé à quel point la peine de mort en Iran les « rend malades ». Sur un fond sonore de pulsations cardiaques, ils·elles ont déployé une bannière sur laquelle était inscrit : « Iran, your death penalty makes us sick #nodeathpenalty », tandis qu’à leurs pieds étaient disposés des sacs mortuaires portant les noms des personnes déjà exécutées en 2019.

« Depuis plusieurs années, l’Iran fait partie des pays qui recourent le plus à la peine capitale dans le monde. Celle-ci est souvent prononcée à l’issue de procès iniques et il arrive régulièrement qu’elle soit appliquée à des mineurs, ou à des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, au mépris total du droit international et des droits de l’enfant. Par ailleurs, les autorités répriment violemment les militant·e·s qui s’opposent courageusement à ce châtiment cruel et inhumain. C’est insupportable », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Amnesty International mettra à cette occasion en lumière les cas de Nasrin Sotoudeh, condamnée à 38 ans de prison et à 148 coups de fouet en raison, notamment, de son militantisme en faveur des droits des femmes et contre la peine de mort ; d’Atena Daemi, condamnée à sept ans de prison pour avoir rédigé des publications sur Facebook et Twitter qui critiquaient le bilan du pays en matière d’exécutions ; et de Narges Mohammadi, condamnée à 16 ans de prison en 2016 pour avoir fait campagne contre le recours à la peine de mort en Iran. Amnesty International appelle à leur libération immédiate, tout comme à celle des autres prisonnier·e·s d’opinion en Iran.

« Les autorités répriment violemment les militant·e·s qui s’opposent courageusement à ce châtiment cruel et inhumain. C’est insupportable »

La situation d’Ahmadreza Djalali, enseignant invité à la VUB, sera également mise en avant. Suite à un procès inique et entaché de torture, le médecin iranien a été condamné en 2017 à la peine de mort en raison de prétendues activités d’espionnage. Amnesty International demande que sa condamnation à la peine capitale soit annulée et qu’il soit libéré.

Depuis le début de l’année, au moins 180 personnes ont été exécutées en Iran. Parmi elles, deux adolescents de 17 ans, exécutés en secret à l’issue d’un procès inique et fouettés avant leur mise à mort. L’Iran demeure à cet égard l’État qui exécute le plus grand nombre de mineurs au monde, en totale contradiction avec la Convention relative aux droits de l’enfant et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont il est un État partie. Par ailleurs, entre 1990 et 2018, Amnesty International a recensé en Iran 97 exécutions de personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits, ce qui est strictement prohibé aux termes du droit international relatif aux droits humains.

« Si le nombre d’exécutions a baissé de 50 % en Iran en 2018, suite à la modification de la législation relative à la lutte contre les stupéfiants, ce pays est responsable de plus d’un tiers des exécutions recensées à l’échelle planétaire l’année dernière. Nous l’appelons à rejoindre la tendance globale et à renoncer à la peine de mort, comme deux tiers des pays dans le monde », explique encore Philippe Hensmans.

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