Honduras. La mort d’un défenseur des droits humains doit faire l’objet immédiatement d’une enquête exhaustive


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI -
14 décembre 2009

Les autorités du Honduras doivent mener de toute urgence une enquête approfondie sur le meurtre du défenseur des droits humains Walter Trochez, abattu dimanche 13 décembre dans la nuit alors qu’il rentrait chez lui dans le centre de Tegucigalpa, a déclaré Amnesty International lundi 14 décembre.

Selon certaines sources, Walter Trochez est mort à l’hôpital après avoir été atteint à la poitrine par un homme armé qui a tiré depuis un véhicule. Amnesty International craint que Walter Trochez n’ait été pris pour cible en raison de son action en faveur des droits humains.

Walter Trochez avait déclaré à Amnesty International vendredi 11 décembre qu’il avait échappé à une tentative d’enlèvement le 4 décembre après avoir été frappé et menacé pendant plusieurs heures par des hommes masqués. Ceux-ci avaient interrogé Walter Trochez sur des personnes opposées aux autorités de facto qui ont pris le pouvoir à l’issue du coup d’état du 28 juin.

« Il faut ouvrir immédiatement une enquête et les personnes soupçonnées d’être responsables de ce meurtre doivent être déférées à la justice, a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International. Les défenseurs des droits humains et les militants de l’opposition doivent pouvoir exercer leur droit à la liberté d’expression sans craindre d’être menacés ou attaqués. »

Depuis juin, Walter Trochez recensait les violations des droits humains commises lors des manifestations organisées pour protester contre le coup d’état. Il était déjà connu pour son action en faveur du respect des droits fondamentaux des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles et transgenres (LGBT) au Honduras.

Le 4 décembre, quatre hommes armés l’avaient poussé dans une camionnette où ils l’avaient frappé au visage à coups de crosse d’arme à feu en lui disant sur un ton menaçant « même si tu nous donnes ces informations nous allons te tuer, nous avons reçu l’ordre de te tuer ».

Walter avait réussi à ouvrir la porte de la camionnette, était tombé sur la chaussée et avait couru se cacher dans un terrain vague où il s’était caché jusqu’à ce que ses agresseurs repartent.

« Amnesty International craint que le meurtre de Walter Trochez n’annonce de nouvelles violences à venir dans le climat d’instabilité politique qui prévaut depuis le coup d’état de juin, a déclaré Kerrie Howard. Ceux qui ont tué Walter doivent être jugés, et les autorités de facto doivent veiller à ce que toutes les informations faisant état de mesures de représailles contre des manifestants ou des militants fassent l’objet d’enquêtes approfondies, et que ces agissements tombent sous le coup de la loi. »

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit