Une peine annulée pour un journaliste de RFI

En réaction à la décision de la cour d’appel militaire de Yaoundé d’annuler, ce jeudi 21 décembre 2017, la peine de 10 ans d’emprisonnement prononcée à l’encontre du journaliste de Radio France internationale (RFI) Ahmed Abba, Ilaria Allegrozzi, spécialiste de la région du lac Tchad à Amnesty International, a déclaré :

« Ce jugement est une victoire pour Ahmed Abba, détenu depuis plus de deux ans alors qu’il n’a fait que son travail de journaliste. Sa libération est un grand soulagement pour sa famille et lui, ainsi que pour tous ceux et celles qui se sont mobilisés sans relâche en sa faveur depuis 2015.

« Des jours comme celui-ci donnent à toutes les personnes détenues sans raison légitime dans le contexte du conflit avec Boko Haram au Cameroun l’espoir d’obtenir justice à leur tour.

« Les autorités camerounaises ont désormais la possibilité de changer leurs pratiques. Elles doivent cesser d’arrêter arbitrairement des civils et mettre fin à la répression brutale des droits humains. »

Complément d’information

Le 21 décembre 2017, la cour d’appel militaire de Yaoundé a annulé la condamnation d’Ahmed Abba à 10 ans d’emprisonnement pour « non-dénonciation d’actes de terrorisme » et « blanchiment du produit d’un acte terroriste ». Elle a ramené sa peine à 24 mois, qu’il a déjà purgés. La cour l’a relaxé du chef de « blanchiment du produit d’un acte terroriste » mais a maintenu celui de « non-dénonciation d’actes de terrorisme ».

Ahmed Abba, journaliste à RFI en langue haoussa, a été arrêté le 30 juillet 2015 dans la ville de Maroua, alors qu’il enquêtait sur le conflit avec Boko Haram dans le nord du pays. Détenu au secret pendant trois mois, il a été torturé dans un centre dirigé par les services secrets camerounais. Son procès s’est ouvert le 29 février 2016 devant le tribunal militaire de Yaoundé. Déclaré coupable le 20 avril 2016, il a été condamné le 24. Il s’est également vu infliger une amende équivalente à 84 000 euros.

Amnesty International considère qu’Ahmed Abba n’aurait jamais dû être arrêté. Son procès a été entaché d’irrégularités  : entre autres, des témoins n’ont pas été cités et certains documents essentiels n’ont pas été transmis aux avocats de la défense.

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