Bombardements en Ghouta orientale : des crimes de guerre

Au mois de février, l’escalade des bombardements par l’État syrien et son alliée, la Russie, dans la campagne de Ghouta orientale, près de Damas, ont fait de nombreux morts et des centaines de blessés.


« L’État syrien, avec l’appui de la Russie, prend pour cible intentionnellement sa propre population en Ghouta orientale. Ces personnes, déjà cruellement assiégées depuis six ans, sont désormais prises quotidiennement sous le feu d’attaques délibérées qui les tuent et les mutilent et qui constituent manifestement des crimes de guerre » a déclaré Diana Semaan, spécialiste de la Syrie à Amnesty International.

« Depuis six ans, la communauté internationale maintient une position attentiste alors que le régime syrien commet des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre en toute impunité  ».

« Il faut que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) fasse respecter ses propres résolutions, qui appellent à cesser d’assiéger des zones civiles et de s’en prendre à la population, ainsi qu’à ne pas entraver l’aide humanitaire. Ses membres permanents, parmi lesquels figure la Russie, ne doivent pas bloquer les mesures qui visent à mettre fin aux atrocités de grande ampleur et à accorder réparation aux victimes ».

« Il est impératif que le Conseil de sécurité indique avec fermeté que les personnes qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ne sauraient jouir d’une quelconque impunité. La tragédie syrienne est un cas d’école, qui montre que les civils paient un lourd tribut du fait de l’impunité dont bénéficient les auteurs d’atrocités de grande ampleur  ».

Voir aussi : Justice pour la Syrie

« Toutes les parties au conflit sont tenues de remplir leurs obligations au regard du droit international humanitaire, de veiller à ce que les civils qui souhaitent fuir la zone puissent le faire en toute sécurité et de ne pas entraver l’accès des organisations humanitaires, afin qu’elles soient en mesure de fournir une aide vitale aux centaines de milliers de personnes dans le besoin en Ghouta orientale. »

Complément d’information

Amnesty International a déjà recueilli des éléments sur le siège illégal et les homicides illégaux de civils, y compris le recours à des armes à sous-munitions interdites au niveau international, auxquels se livre le régime syrien en Ghouta orientale, en violation du droit international humanitaire.

L’organisation a aussi exposé des violations du droit international humanitaire commises par l’Armée de l’islam, un groupe armé d’opposition basé en Ghouta orientale, notamment le pilonnage illégal de zones civiles dans des régions contrôlées par l’État et des restrictions de la liberté de circulation de civils qui souhaitaient quitter la Ghouta orientale.

Le 20 février au matin, l’Agence arabe syrienne d’informations a signalé que cinq civils et 20 autres personnes avaient été blessés par des tirs d’artillerie en provenance de la campagne de Ghouta orientale, près de Damas.

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