Belgique, Mobilisation devant l’ambassade d’Égypte, pour la libération d’Ahmed Samir Santawy

Egypte Ahmed Samir Santawy

Ce vendredi, des militant·e·s d’Amnesty International se sont rassemblé·e·s devant l’ambassade d’Égypte, à Bruxelles, pour demander la libération immédiate et sans condition d’Ahmed Samir Santawy. Étudiant en Autriche, il a été arrêté le 1er février dernier dans son pays d’origine, l’Égypte, et est depuis lors maintenu en détention, alors même qu’aucune accusation officielle ne pèse contre lui.

Avec la compagne d’Ahmed, Souheila Yildiz, originaire de Gand, et plusieurs de ses ami·e·s, les militant·e·s ont arboré des photos d’Ahmed grandeur nature et des bannières sur lesquelles était inscrit : « FREE AHMED ».

« Ahmed est un étudiant qui mène des recherches sur les droits des femmes et qui n’a rien à faire en prison. Il est en réalité une nouvelle victime de la stratégie de répression mise en place par les autorités égyptiennes pour faire taire toute voix dissidente », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Ahmed Samir Santawy, 29 ans, suit un programme de master de sociologie et d’anthropologie à l’Université d’Europe centrale de Vienne. En visite en Égypte, il a été arrêté le 1er février 2021. Il est depuis lors maintenu en détention, sans aucun contact avec sa famille, et les relations avec son avocat sont restreintes.

« Ahmed est en réalité une nouvelle victime de la stratégie de répression mise en place par les autorités égyptiennes pour faire taire toute voix dissidente »

« Après son arrestation, Ahmed a été victime d’une disparition forcée pendant cinq jours, au cours de laquelle les forces de sécurité l’auraient roué de coups et maintenu les yeux bandés, tout en l’interrogeant au sujet de sa présence sur les réseaux sociaux et de ses recherches. Le 6 février, le service du procureur général de la sûreté de l’État a ordonné son placement en détention jusqu’à la fin de l’enquête ouverte pour terrorisme », explique encore Philippe Hensmans.

Ahmed Samir Santawy a déclaré avoir été interrogé au sujet de ses études et de ses interventions présumées sur une page Facebook intitulée « Révolutionnaires du 25 janvier », où étaient publiées des critiques quant au bilan des autorités en matière de droits humains ; il nie cependant avoir alimenté cette page. Le procureur lui a également posé des questions au sujet d’une publication sur Facebook qui dénonçait les coups qui auraient été assenés à un journaliste détenu, mais Ahmed a nié être le titulaire du compte.

Ces dernières années, des milliers d’opposant·e·s politiques, réel·le·s ou supposé·e·s, ont été arrêté·e·s et maintenu·e·s en détention provisoire pendant de longues périodes sur ordre du service du procureur général de la sûreté de l’État, en attendant les conclusions d’enquêtes ouvertes pour des charges infondées, notamment liées au terrorisme, parfois pour une durée supérieure au maximum légal, fixé à deux ans. Parmi les personnes visées figurent des défenseur·e·s des droits humains, des militant·e·s, des avocat·e·s, des personnalités politiques, des manifestant·e·s, des journalistes, des soignant·e·s et des universitaires.

Complément d’information

Le 15 décembre 2020, Ahmed a quitté l’Autriche pour se rendre en Égypte, afin d’y passer des vacances avec ses ami·e·s et sa famille. Devant suivre ses cours en ligne en raison de la pandémie de COVID-19, il a décidé de prolonger son séjour. Le 23 janvier 2021, au milieu de la nuit, des agents masqués et lourdement armés ont fait irruption au domicile de ses parents, sans mandat de perquisition. Ahmed n’était pas présent à ce moment-là. Son père et son frère ont été interrogés et il a été ordonné à Ahmed de se présenter au poste de police.

Le 1er février, Ahmed s’est présenté de lui-même à la police. Son père, qui l’accompagnait, ne l’a jamais vu ressortir du poste de police et aucune information ne lui a été communiquée. Ce n’est que le 6 février qu’Ahmed est réapparu, lorsqu’il a dû comparaître devant le service du procureur général de la sûreté de l’État, qui a a ordonné son placement en détention jusqu’à la fin de l’enquête ouverte pour terrorisme. Le mardi 2 mars, la détention d’Ahmed a été prolongée de 14 jours pour la troisième fois.

Ahmed et sa compagne, Souheila, envisageaient de s’installer prochainement à Gand et de s’y marier. Ils ont fait connaissance en Égypte, lorsque Souheila y vivait avec sa mère et ses sœurs. Souheila a étudié l’arabe et l’islamologie à l’UGent. Elle prévoit de réaliser un doctorat à la Vrije Universiteit Brussel.

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