Algérie, La répression contre le Hirak et le journaliste Khaled Drareni se poursuit

Khaled Drareni

Le 10 août 2020, le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a condamné le journaliste Khaled Drareni à une peine de trois ans de prison assortie d’une amende de 50 000 dinars algériens (environ 330 euros) en raison de sa couverture du mouvement de contestation Hirak.

Le tribunal a également condamné à deux ans de prison le militant politique Samir Ben Larbi et le coordinateur national des familles de personnes disparues Slimane Hamitouche, en raison de leurs publications en ligne et de leur participation à des manifestations.

« Le verdict rendu par le tribunal est une parodie de justice et un affront pour les droits humains, notamment pour le droit à la liberté d’expression et le droit à la liberté de la presse en Algérie. Khaled Drareni est sanctionné uniquement pour avoir dénoncé avec courage la répression exercée par les autorités contre les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, notamment leur réponse brutale au mouvement de contestation Hirak, a déclaré Lynn Maalouf, directrice par intérim du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Les peines prononcées contre Samir Ben Larbi, Slimane Hamitouche et Khaled Drareni ne pourraient mieux illustrer l’intransigeance avec laquelle les autorités abordent le militantisme pacifique en général.

« Dans un tel contexte, il est d’autant plus crucial de protéger les journalistes indépendants et de leur permettre de faire leur travail sans entraves – au lieu de les sanctionner. Nous demandons aux autorités algériennes de libérer immédiatement et sans condition Khaled Drareni et d’annuler ces déclarations de culpabilité et ces condamnations.

« Elles doivent cesser de réprimer les droits humains et permettre à tous les citoyen·ne·s d’exercer librement leurs droits. »

Complément d’information

Fondateur du site d’informations CasbahTribune [1], Khaled Drareni est correspondant pour la chaîne de télévision française TV5Monde et représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie.

Les forces de sécurité ont interpellé Khaled Drareni, Slimane Hamitouche et Samir Ben Larbi le 7 mars, lors d’une manifestation organisée par le Hirak, mouvement qui appelle un changement politique radical en Algérie depuis février 2019. Khaled Drareni a été relâché le 10 mars et placé sous contrôle judiciaire, mais la police l’a de nouveau arrêté le 27 mars. Il est actuellement détenu à la prison d’El Kolea à Alger. Slimane Hamitouche et Samir Ben Larbi ont été libérés le 2 juillet.

Amnesty International a maintes fois demandé [2] aux autorités de mettre un terme aux poursuites intentées contre les militant·e·s du Hirak, les manifestant·e·s et les journalistes, et de libérer toutes celles et ceux qui sont détenus uniquement pour avoir exprimé sans violence leurs opinions. Elle a mis en garde contre le fait qu’en procédant à l’arrestation et à l’incarcération de militant·e·s, elles mettent aussi en péril leur santé, étant donné les risques de propagation du COVID-19 dans les prisons et les lieux de détention.

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