Ahmed H doit être autorisé à rentrer chez lui

Ce lundi, cela fait quatre ans que Ahmed H, ressortissant syrien et résident à Chypre depuis 2006, est détenu en Hongrie suite à de fausses accusations de terrorisme. À cette occasion, une trentaine de militant·e·s d’Amnesty International se sont réuni·e·s devant la Représentation permanente de Chypre auprès de l’Union européenne pour demander qu’Ahmed soit autorisé à rentrer chez lui auprès des siens.

« Ahmed n’aurait jamais dû être poursuivi et encore moins condamné pour terrorisme. Son cas révèle la stigmatisation systématique des réfugié·e·s et des migrant·e·s et une mauvaise application délibérée des lois antiterroristes par la Hongrie », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « Toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour autoriser Ahmed H. à rentrer à Chypre et pour qu’il puisse enfin retrouver sa famille, particulièrement sa fille dont c’est l’anniversaire dans quelques semaines. »

Pour faire écho à un dessin réalisé par la fille d’Ahmed, dans lequel son père a des ailes qui lui permettent de rentrer à la maison, les militant·e·s ont endossé des ailes blanches et un ange géant, créé pour l’occasion par une école d’art, sera disposé au sol.

Une banderole, décorée de dessins d’enfants, symbolisant le fait que Ahmed devrait être libre, et portant la mention « #BringAhmedHome in time for his daughter’s birthday », a également été déployée. Par ailleurs, le hashtag « #BringAhmedhome » a été tagué au sol.

« Ma fille m’a demandé quand je rentrerai à la maison et ça m’a brisé le cœur. Après avoir passé près de quatre ans loin de ma femme et mes deux petites filles, je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas rentrer chez moi. J’ai un casier vierge à Chypre, une entreprise et une famille », explique Ahmed H.

Une pétition, demandant aux autorités chypriotes d’autoriser Ahmed à rentrer chez lui et signée par plus de 16 000 personnes en Belgique, a en outre été remise par des représentants d’Amnesty International à la Représentation permanente de Chypre auprès de l’Union européenne.

Complément d’information

En août 2015, Ahmed a quitté son foyer à Chypre pour la Syrie afin d’aider ses parents et six autres membres de sa famille à fuir le pays en guerre pour trouver refuge en Europe. Un mois plus tard, comme des centaines d’autres, ils se sont retrouvés bloqués à la frontière serbo-hongroise, alors fermée. Des heurts ont éclaté lorsque des réfugié·e·s ont tenté de passer. La police hongroise a réagi en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau, blessant des dizaines de personnes. Certains ont jeté des pierres, dont Ahmed.

À la suite de ces événements et malgré des séquences filmées montrant également Ahmed utilisant un mégaphone pour demander aux réfugiés et aux policiers de garder leur calme, il a été placé en détention, déclaré coupable de « complicité d’acte terroriste » et condamné à 10 ans d’emprisonnement en raison d’une application abusive de la législation hongroise relative au terrorisme. Il a ensuite été rejugé pour être une nouvelle fois reconnu coupable. Il a alors déposé appel mais, malgré l’absence criante de preuves, la Cour d’appel hongroise a confirmé sa condamnation pour terrorisme.

Son emprisonnement a été suivi d’une action internationale, dans le cadre de laquelle plus de 100 000 personnes ont signé une pétition en faveur de sa libération.

En janvier 2019, il a bénéficié d’une libération conditionnelle et aurait dû s’envoler pour Chypre. Cependant, son visa de résident chypriote ayant expiré pendant sa détention, il a une fois encore été arrêté et placé dans un centre de détention des services hongrois de l’immigration, où il attend que les autorités chypriotes l’autorisent à retourner auprès de sa femme et de ses enfants depuis maintenant huit mois.

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