Journée mondiale des réfugiés : 65 000 signatures à M.Michel

Journée mondiale des réfugiés : Amnesty International amène plus de 65 000 signatures en canot au Premier ministre et lui fait part de ses préoccupations lors d’un entretien

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, des représentants d’Amnesty International ont rencontré le Premier ministre, Charles Michel, et lui ont remis des dizaines de milliers de signatures amenées dans des sacs à dos. Ces derniers ont été acheminés à bord d’un canot pneumatique, symbolisant les embarcations bondées et précaires dans lesquels des milliers de migrants sont toujours contraints d’embarquer au péril de leur vie et dans les mains de passeurs pour tenter de gagner l’Europe faute de voies sûres et légales de migration.

65 000 signatures pour une politique migratoire plus humaine

Parmi ces 65 000 signatures, quelque 40 000 concernaient une pétition lancée par la section belge francophone d’Amnesty en même temps que sa campagne #JeSuisHumain-e en faveur d’une politique migratoire plus respectueuse des droits des personnes fuyant les violences et les persécutions, qui passe notamment par l’augmentation de voies sûres et légales de migration et un meilleur partage de responsabilité à l’échelle européenne.

« Nous avons plaidé pour la mise en place d’accès sûr et légal aux personnes fuyant les conflits et les persécutions, en augmentant par exemple, les engagements de la Belgique en matière de réinstallation. »

Pendant tout le temps qu’a duré la rencontre, des vélos ont circulé autour du 16, rue de la Loi, arborant les messages suivants : « Des voies sûres et légales, pas des passeurs » et « Humanité = solidarité ».

« Nous avons pu exposer au Premier Ministre un message clair délivré par des dizaines de milliers de citoyens, qui demandent une autre Belgique, plus respectueuse des droits des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés », explique Valérie Michaux, directrice des campagnes de la section belge francophone d’Amnesty International. « Lors de cette rencontre, nous avons plaidé pour la mise en place d’accès sûr et légal aux personnes fuyant les conflits et les persécutions, en augmentant par exemple, les engagements de la Belgique en matière de réinstallation. »

Des politiques d’externalisation qui peuvent mener à de graves violations et un vrai partage des responsabilités

Alors que le gouvernement semble voir dans l’externalisation des frontières l’avenir des politiques migratoires, les représentants d’Amnesty ont rappelé l’importance de l’inscrire dans un cadre d’analyse qui respecte les droits humains, alors que des coopérations avec des pays tiers, comme la Libye et la Turquie, mènent à de graves violations des droits humains.

Dans le cadre de la réforme du règlement de Dublin, dont il sera question lors du Sommet européen des 28 et 29 juin prochains, les représentants de l’organisation de défense des droits humains ont entendu la volonté du Premier ministre d’engager la Belgique dans une solution équilibrée, fondée sur les principes de responsabilité et de solidarité.

« Si nous sommes satisfaits d’entendre que la Belgique est en faveur d’un mécanisme de solidarité, nous avons également exprimé notre vive inquiétude face à la volonté du gouvernement de maintenir sa position d’enfermer des enfants accompagnés de leur famille en dernier ressort. »

Cette rencontre a dès lors été l’occasion pour Amnesty International d’insister sur la mise en place d’un mécanisme obligatoire de répartition entre les États pour établir la responsabilité de toute personne qui demande l’asile au sein de l’UE avec une attention particulière portée au principe de réunification des familles. Les dirigeants européens disposent d’une occasion réelle de créer un système équitable pour s’assurer que tous les pays contribuent à offrir une protection aux personnes qui en ont besoin et de regagner ainsi la confiance des citoyens face à un système qui s’est révélé inefficace et inéquitable.

« Si nous sommes satisfaits d’entendre que la Belgique est en faveur d’un mécanisme de solidarité, nous avons également exprimé notre vive inquiétude face à la volonté du gouvernement de maintenir sa position d’enfermer des enfants accompagnés de leur famille en dernier ressort. En effet, pour Amnesty International, la détention d’un enfant accompagné ou non pour des raisons liées à l’immigration va toujours à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant », explique encore Valérie Michaux.

À l’occasion de cette rencontre, la section belge francophone d’Amnesty International a également remis au Premier ministre deux autres pétitions, l’une demandant la mise en place d’un moratoire sur les retours en Afghanistan, l’autre appelant à cesser toute coopération avec les autorités libyennes qui consiste à ramener les migrants et réfugiés vers la Libye où ils sont victimes d’abus tels que le viol, la torture, l’esclavage et la détention. Ces deux pétitions ont chacune récolté plus de 12 000 signatures.

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