Ils défendent l’environnement et ils sont en danger

Street art de Carlos Segovia pour les défenseurs de l'environnement

Ils ont pris conscience depuis longtemps des conséquences de la surexploitation de l’environnement et du réchauffement climatique sur les droits humains.
Leur combat quotidien c’est de se battre en faveur de l’environnement, de la biodiversité, de la terre et du territoire. Mais depuis longtemps aussi les États n’en font pas assez pour protéger les défenseur-es de l’environnement ou, pire, les prennent pour cible.
Les activistes climatiques deviennent les nouveaux prisonniers d’opinion et Amnesty International les met aussi au coeur de son combat en faveur des droits humains.

Que risquent les défenseurs des droits de l’environnement ?

Le droit des peuples autochtones, le droit à l’eau, la lutte contre l’exploitation des terres, la déforestation ou encore l’agriculture intensive sont autant de combats pour lesquels les défenseur·e·s de l’environnement s’engagent. La majorité d’entre eux sont victimes de harcèlement, d’intimidations et de menaces. Pour certain·e·s, la lutte en faveur de l’environnement et contre la surexploitation de la planète leur a été fatale, c’est le cas du mexicain Julian Carrillo ou encore de la hondurienne Berta Cacéres. Les détracteurs n’hésitant pas à s’attaquer également à leur famille. Julian Carrillo a vu plusieurs membres de sa famille assassinés, dont son fils.

Le travail de défense des droits humains liés à l’environnement est l’une des formes de militantisme les plus dangereuses. Selon l’ONG Global Witness, en 2018, 164 défenseur·e·s ont été tué·e·s. Ces personnes défendaient leurs terres, la vie sauvage et les ressources naturelles. L’Amérique latine est la région la plus dangereuse du monde pour ces défenseur.e.s.

Quelles sont les menaces que doivent affronter les activistes climatiques ?

Les terres et les forêts que ces militants défendent sont de plus en plus menacées par l’agriculture industrielle, souvent soutenue par des financements mondiaux provenant de banques et d’investisseurs bien connus. Les projets d’exploitation des ressources minières ou énergétiques (hydrocarbures et ressources hydrauliques), forestiers ou agro-industriels et le profit qu’ils apportent sont prioritaires par rapport au respect de la nature et des personnes. Les gouvernements et entreprises n’agissent pas de manière responsable, éthique et parfois légal. Les intérêts économiques sont préférés au respect de l’environnement, des populations qui l’habite, et des droits humains de ces populations et leurs défenseur·e·s.

Les militants sont en danger parce que de puissantes forces pensent qu’elles peuvent impunément attaquer, tuer et traiter comme des criminels des personnes qui protestent au niveau local, estimant que le reste du monde n’y prêtera pas attention.

Droits de l’environnement : un manque de protection évident

Dans le pire des cas, c’est la mort qui attend les militants écologistes. 3 par semaine en 2018. Mais des milliers d’autres sont confrontés à des menaces, au harcèlement, et à des poursuites judiciaires engagées par une utilisation abusive du système judiciaire. Les droits de consultation préalable, libre et informée sur toute intervention dans des territoires ancestraux des peuples indigènes sont constamment violées avec des intrusions souvent violentes.

Ils sont victimes de vraies campagnes de dénigrement et parfois jetés en prison pour avoir défendu les intérêts de la Terre face aux entreprises et aux gouvernements. Les femmes sont tout particulièrement exposées à des violences dont même le viol. Dans certains pays, les activistes climatiques sont considérés comme des terroristes ou des ennemis de l’état, qualifiés d’espions.

Pourquoi sont-ils si indispensables ?

Les conséquences du changement climatique et de la destruction de l’environnement sur les sociétés humaines, les conditions de vie des personnes et de ce fait sur leurs droits, peuvent s’avérer dramatiques.

La destruction de certains espaces, la montée des eaux, la sécheresse et autres catastrophes naturelles exacerbées par le réchauffement de la planète peuvent notamment entraîner des conflits liés à une insuffisance des ressources, ou des mouvements migratoires massifs, exposant les populations à des violations des droits humains. Protéger l’environnement est donc primordiale pour nos droits.

Comment les protéger ?

Les mécanismes de protection pour les défenseur.e.s des droits humains qui ont été mis en place par certains pays dans le cadre des textes internationaux (ONU) et nationaux n’ont pas fait preuve d’efficacité pour les défenseur.e.s de la terre, le territoire et l’environnement . Une adaptation à leur situation particulière est essentielle.

Il faut des obligations spécifiques visant à protéger les activistes de l’environnement contre les menaces et les attaques, à enquêter sur les agressions dont ils sont victimes et les sanctionner, et à garantir leurs droits à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi qu’à la liberté de mouvement.

Défendre l’environnement, c’est aussi défendre ses défenseur·e·s ! Alors avec Amnesty, signez pour les mettre en lumière et agissez concrètement en leur faveur.

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